Chapitre 37: Épicerie

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Point de vue : James.


Ce moment, je vais m'en souvenir toute ma vie. Lorsqu'elle m'a dit « je t'aime », j'ai eu une réelle sensation dans tout mon corps. Quelque chose de nouveau est apparu au fond de moi. Ce n'est pas la première fois qu'elle me le dit, mais cette fois-ci, c'était tellement puissant et fort. Il y a quelque chose de différent, quelque chose qui m'entraîne beaucoup plus loin que ce que j'aurai pu imaginer. Je ne sais pas si c'est foncièrement quelque chose de bien ou au contrairement une chose que je vais regretter dans le futur. Mais pour l'instant, j'évite de penser à ça. Je veux vivre ce moment comme si c'était le dernier.

Je suis désolé, Helena.

Désolé pour tout ce que tu as vécu, pour tout ce que tu vis maintenant et tout ce que tu vas vivre dans l'avenir. Rien n'est sûr avec moi. Tu vas forcément encore souffrir avec moi que ce soit voulu ou non. Elle à raison, je ne contrôle rien, sauf elle. Elle est ce que j'ai de plus cher maintenant, parce que je sais que je peux la détruire aussi facilement que je peux la sauver. Sa vie repose sur moi et mes choix. Elle est la conséquence de ma partie la plus sombre et mes déviances les plus obscures.

Helena est en face de moi, dans la baignoire de cette petite maison entrain de se laver pendant que moi je suis assis sur le rebord de celle-ci à lui caresser les cheveux. En regardant la petite pièce miteuse, je me promets à moi-même de retrouver tout ce dont j'ai perdu, de reprendre ma place.

Je lance un regard à Helena qui à l'air tellement heureuse, tellement épanoui que même moi je ne comprends pas comment elle peut être bien. Elle a appris que Stephen a buté ses parents, mais malgré tout, elle garde le sourire. Je ne parviens pas à savoir si c'est grâce à moi ou bien à cause de moi, car même si je l'ai rendue plus forte, au final j'ai détruit sa vie. Parfois, je l'imagine vivre sa vie tranquillement, sans tous ces problèmes, sans tout ce sang et tous ces morts. Je l'imagine encore plus épanoui sans tous ses traumatismes qui ne partiront jamais. Et le seul responsable...

C'est moi.

Je sais très bien ce que j'ai fait, mais est-ce que je regrette ? La réponse est non. Enfin si, il y a des choses que je regrette forcément comme son viol, mais, pas tout puisque sans ça, elle n'aurai jamais eu peur de moi, elle n'aurait jamais mis sa vie entre mes mains. Je suis peut-être égoïste, mais dans mon monde, c'est comme ça qu'on grandit et Helena grandit avec moi. Je la rends meilleure, plus forte. Je prends tout de même soin d'elle, car mes sentiments pour elle ne sont pas faux. Je ressens vraiment quelque chose de fort pour elle, mais ça ne fait pas tout. Bien sûr que je veux que son bonheur et que je ferai tout pour y parvenir, mais son bonheur ne va pas sans le mieux et ce que moi je veux, c'est récupérer tout ce que j'ai perdu à cause de Isaac et mon connard de père.

En la regardant encore une fois, je vois à quel point elle est magnifique, à quel point ce petit bout de femme me permet de vivre, de survivre malgré tout ce qu'il s'est passé. Malgré la perte de ma mère, le décès de Isaac, de mon père et de Stephen. Malgré la perte de mon cartel, les nombreuses trahisons de Maria et la perte de mes Hommes. Grâce à elle, je me relève autant que je la détruis. Mais je sais qu'au fond, je l'aide aussi parce qu'elle se rattache à moi. Elle veut m'aider autant que je veux l'aider, malgré tout le mal que je lui ai fait et que je vais lui faire.

Elle est unique.

Et c'est pour ça que je l'aime.


Je suis monstrueux, mais avec elle j'arrive à m'apaiser, à prendre du recule sur la situation, à réfléchir plus posément. Et en la regardant, je revois la douceur de ma mère, je revois son sourire, je revois cette joie de vivre sans même savoir pourquoi. Elle lui ressemble autant qu'elle est son contraire et à cet instant, je me vois à sa place. Moi dans la baignoire et ma mère qui me caresse les cheveux. J'étais jeune, mais je me souviens très bien de ce moment. Je reproduis la douceur de ma mère avec Helena et ça me fait du bien. J'ai toujours eu le caractère de mon connard de père, mais avec Helena, j'apprends à être doux, à être comme ma mère.

James Scott & la toxico [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant