Amis ou Ennemis ? T2 : Seconde Chance

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JIM

J'ouvre lentement mes yeux. Il fait déjà jour, les rayons de soleil filtrent déjà à travers les rideaux pour éclairer faiblement la petite pièce qui me sert de chambre. Une agréable odeur d'omelette au jambon, vient titiler mes narines en cette matinée enchantée. D'ici, je peux reconnaître la petite touche d'oignon sauté que mon père rajoute toujours à son plat pour l'agrémenter davantage.

Je rejoins discrètement la salle de bain où je fais ma toilette avant de me parer pour le premier jour de cette nouvelle année qui commence.

Je ne suis pas tellement emballé à l'idée de reprendre les cours mais bon, c'est comme ça et il faut l'accepter. Je m'attarde sur ma tenue du premier jour : un simple jeans classique et un t-shirt noir sur lequel j'ai rajouté une chemise bleue fade. Soigner mon style vestimentaire est le cadet de mes soucis ces derniers temps.

Je me presse d'aller vers la cuisine où tout est prêt pour le petit-déjeuner. Je me mets face à mon père et ensemble nous dégustons ce magnifique repas du matin qu'il a préparé. Il n'est pas aussi bon que maman en cuisine mais j'avoue qu'il s'y connaît un tout petit peu.

Je commence à m'habituer à sa cuisine, à sa façon d'être, de s'adresser à moi et petit à petit, je commence à cerner sa personnalité. Je comprends pourquoi ma mère était tombée amoureuse de lui autrefois. Il a bon cœur, il est bienveillant avec tout le monde autour de lui.

D'un autre angle, je suis furieux contre moi-même. Furieux de m'être emporté sur lui, de lui avoir en voulu durant toutes ces années pour son absence. Je suis en même temps furieux contre ma mère. Comment a-t-elle pu oublier un homme aussi bon et attentionné que mon père pour se mettre avec ce déséquilibré mental ? La hargne qui me reste à travers la gorge m'est difficile à digérer. Le goût amère de cette horrible trahison venant de ma mère remonte à nouveau sur mon palais, chassant la douce saveur des arômes qui assaisonnent le bouchée de pattes sur ma langue.

J'abaisse les yeux pour cacher la rage qui y figure, espérant ne pas gâcher ce moment que je partage avec mon père. Il est plutôt concentré sur sa nourriture et surtout, sur sa montre. Il doit se rendre dans un chantier à l'autre bout de la ville alors, il estime qu'il est en grand retard.

Moi : Detens-toi, t'as encore du temps, essaié-je de le rassurer.

Mon père : C'est le premier jour de la semaine et tu t'imagine bien que je ne serai pas tout seul sur la route.

Moi : T'as pas tort mais te mettre autant la pression sur toi-même n'arrangera rien, crois-moi.

Il se contente de m'adresser un sourire en me lorgnant du coin de l'œil. Je ne peux retenir ce petit rictus qui vient étirer mes lèvres.

Ding dong !

La sonnette vient nous tirer de ce moment de complicité entre père et fils.

Mon père : C'est qui encore à cette heure !

Je hausse mes épaules pour lui signifier que je n'en sais rien. Il prend la direction de l'entrée en traînant ses pieds sur le plancher. La porte s'ouvre laissant entrer une voix que je reconnais instantanément.

??? : Bonjour Monsieur Porter. Je suis Sophia Hilton, j'habite l'appartement juste en haut. Je voudrais savoir si Jim est là.

Mon père : Oui, il est dans la cuisine, veuillez entrer je vous en prie... Et en fait, mon nom est James Bayle.

Sophia : Oh désolée, je savais pas.

Mes oreilles restent à l'affût des pas qui se rapprochent jusqu'à ce que je la vois apparaître devant moi. Elle est toujours vêtue aussi grossièrement mais la beauté de son jeune visage compense ce manque de style.