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JIM

L'image du plafond vacille au dessus de moi pendant que je reste allongé sur le canapé, une main tenant le front tandis que l'autre, tient fermement une bouteille de bière à moitié vide. Je porte celle-ci à ma bouche pour m'abreuver de son contenu.

Je dépose la bouteille désormais vide, à côté de cinq autres que j'ai déjà vidées puis j'en ouvre une autre.

Le grincement de la porte oblige mes yeux entrouverts à se décaler sur le côté pour voir la personne qui vient de passer le seuil d'entrée. C'est mon père sans surprise. Il a ramené des courses qu'il tient fermement dans ses mains.

Il détaille le salon qui est dans un piètre état depuis son départ il y a deux jours pour un petit job à l'extérieur de la ville.

Il s'attarde ensuite sur moi avec indignation et tristesse, ce qui oblige mon visage à se refermer de colère.

Mon père : C'est comme ça que tu comptes passer toutes tes journées ? À te bourrer matin, midi, soir ? me questionne t-il d'un ton assez calme.

Ma colère s'accentue encore plus après cette remarque mais je ne peux ouvertement le manifester. Je ne veux pas tenir des propos qui pourraient le blesser profondément. Il m'a ouvert ses portes alors que je n'avais nulle part où aller, je lui dois au minimum du respect.

Mon père : Regarde un peu ce bazar Jim ! Tu crois vraiment qu'en faisant cela tout ira mieux ?

Moi : Je sais que ça ne changera rien de ce qui s'est passé mais moi je veux juste oublier. Je ne peux pas vivre avec autant de peines, c'est insupportable.

Mon père : Chacun de nous a ses propres peines. Ce qui est plutôt essentiel c'est ce que tu vas en faire. Tu peux rester là à t'en plaindre, à les laisser te détruire comme tu es entrain de le faire maintenant. Ou bien tu peux décider de te relever et d'affronter cette dure réalité. Le choix t'appartient.

Je prends une nouvelle gorgée avant de poser finalement à terre, la bouteille entre mes mains. Mon père ne dit plus un mot avant un long moment. Il se dit certainement que c'est peine perdue. Je l'entends souffler bruyamment puis poursuivre dans ses propos.

Mon père : Tu es l'artisan de ton propre destin Jim, ne l'oublie surtout pas.

Il rejoint la cuisine après cette phrase, pour ranger tout ce qu'il a ramené, me laissant avec mon esprit torturé.

Sa dernière phrase retentit en écho dans ma tête, obligeant ma conscience de me ramener à moi. Il est temps que je me reprenne en main, que je reprenne le contrôle sur moi-même. Les paroles de mon père ont sonné comme un déclic, il faut vraiment que je retrouve l'ancien Jim.

Je nettoie tout le bazar que j'ai fait au salon avant de les envoyer à la poubelle. Je pars prendre un bain puis je resors beaucoup plus frais et plus léger.

Je m'attarde sur mon reflet sur le miroir, une paire de joues qui semble être gonflée, un visage qui me paraît toute ronde désormais. J'ai sacrément pris du poids à force de ne rien faire et de s'empiffrer des bières. Je passe ma main sur mon ventre ballonné, je ne ressemble plus à rien, il faut que je me remette à la muscu.

Mon père : Jim ! Il est temps de passer à table ! crie-t-il depuis la cuisine.

Moi : J'arrive dans cinq minutes !

Je rejoins ma chambre sans perdre plus de temps. J'enfile un T-shirt bleu foncé et un jeans simple. Je rejoins mon père à la cuisine, il m'a pas attendu, il avait presque déjà fini son bol.

Moi : Bon appétit.

Mon père : Merci. A toi aussi.

Je me pose puis j'attrape ma fourchette. Je reste un long moment à fixer mon père alors qu'il est concentré sur sa nourriture. Il s'en aperçoit puis me fixe étrangement.

Amis ou Ennemis ? T2 : Seconde Chance Where stories live. Discover now