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MÉLANIE

Le bruyant vrombissement du moteur s'arrête subitement lorsque Travis coupe l'alimentation. D'un mouvement assez lent, il vient affronter mon regard alors que j'essaie de descendre rapidement du véhicule où nous sommes restés depuis plus d'une demie heure.

Travis : Je peux rester si tu veux.

Moi : Il en est hors de question.

Travis : T'as peur que je m'en prenne à lui ?

Moi : Non, je trouve ça juste stupide. Il n'y a aucune raison pour toi de rester ici alors que t'as mieux à faire ailleurs.

Travis : D'accord je m'en vais. Mais si j'apprends qu'il a osé s'en prendre à toi une nouvelle fois, je lui réglerai son compte.

Son regard s'imprègne d'une intense colère lorsqu'il me sort ces mots. Je ne veux pas argumenter longtemps avec lui à cause de ses excès de colère et surtout parce que je suis déjà assez en retard. Je préfère m'en aller.

Moi : Au revoir Travis et merci de m'avoir déposé.

Travis : Au revoir Mélanie... Tu veux que je passe te récupérer le soir.

Moi : Non, c'est pas la peine, merci.

Travis : On se voit à la maison dans ce cas.

J'acquiesce de la tête avant de le voir filer pendant que moi je me tourne vers l'entrée de l'université.

Un profond soupire avant de me lancer vers la salle où je dois suivre mon cours. Je suis déjà en retard et je m'attends à ce que le professeur me réprimande à mon arrivée. Connaissant sa rigueur autour de la ponctualité, ça risque vraiment d'être chaud pour moi.

Mes pas accélèrent la cadence comme si je pouvais changer quelque chose. J'arrive devant la salle un peu essoufflée, la transpiration légèrement visible et le regard assez vide.

Je me mets dans une posture droite, ajustant ma chemise grise titane. Le professeur qui m'a repéré devant l'entrée, arrête son allocution pour s'approcher de moi.

Le professeur : Je peux vous aider mademoiselle ?

Moi : Euuuh, je suis de la salle, monsieur. J'ai été malheureusement prise dans les embouteillages, raison pour laquelle j'arrive à cette heure. J'attends bien sûr votre autorisation pour pouvoir suivre le cours avec les autres, si possible.

Le professeur : Tu sais, en quittant de chez moi, j'ai été moi aussi pris dans le trafic routier mais malgré ça, j'ai pu être là à l'heure pour faire mon travail, parce que je le respecte et je respecte aussi les efforts consentis par tous ces gens qui ont sacrifié de leur temps et de leur sommeil pour être là et écouter ce que j'ai à leur transmettre.

J'abaisse les yeux, me sentant atteint par ces reproches.

Le professeur : Si vous trouvez que vous avez mieux à faire ailleurs et que ce cours n'est pas une priorité à vos yeux, vous avez la liberté de ne pas vous présenter et cela fera les affaires de tout le monde car je ne crois pas que votre absence peut bouleverser le déroulement de ce cours.

Moi : Je vous promets monsieur que cela ne se reproduira plus. J'aime beaucoup votre cours et je tiens à participer à chaque séance tout en me pliant à toutes vos exigences.

Le professeur : Voilà qui est parfait... Tu peux rejoindre tes collègues, mais je ne tolérerai plus aucun retardataire dans mon cours. Est-ce bien clair pour tout le monde ?

Un "Oui" symphonique prend naissance  en réaction à la dernière question. Moi pendant ce temps, je m'avance lentement et innocemment, les mains croisées devant moi, la tête penchée vers le bas. J'entends par la suite une voix émerger depuis le fond de la salle, proférant des mots qui m'offensent fortement.

Amis ou Ennemis ? T2 : Seconde Chance Where stories live. Discover now