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JIM

Le soleil se couche dans un ciel écarlate. Le crépuscule prépare l'arrivée de la nuit, une nuit qui s'annonce électrique contrairement à mon humeur du soir.

J'aperçois à plus de trois cents mètres le bâtiment dans lequel je vis, pendant que je traîne mes pieds sur le trottoir de façon la plus lasse possible.

Le trajet me paraît beaucoup plus long depuis que je fais route seul, noyant ma colère dans mon silence. Un seul nom me taraude constamment l'esprit : Mélanie.

J'essaie de me montrer patient envers elle mais ce qu'elle m'inflige me pousse hors de mes limites. Elle essaie de me faire passer pour le méchant de l'histoire, j'ai comme l'impression qu'elle veut que ce tourment se prolonge une fois de plus alors que moi je veux que ça s'arrête.

Je comprends qu'elle se méfie de moi mais là je crois qu'elle commence à aller trop loin. Elle n'a pas le droit de me traiter comme elle le fait, ou de m'ignorer de la sorte alors que je veux que nous redevenons amis.

Et le comble, c'est qu'elle se rapproche expressément de ce garçon juste pour me mettre mal à l'aise. Je ne comprends pas pourquoi elle me fait ça !

J'allume l'écran de mon téléphone et je m'aperçois qu'il y a toujours une photo de moi et Myra sur mon fond d'écran.

Elle au moins ne jouait pas avec moi. Elle était toujours sincère envers moi et me démontrait ouvertement son amour pour moi.

Elle me manque beaucoup c'est vrai mais j'ai finalement appris à vivre sans elle, à enfin tourner la page à tous ces bons moments qu'on a passé sans les oublier pour autant.

L'écran s'éteint pendant que j'ouvre la porte d'entrée de l'appartement. Je dépose la clé sur la petite table à l'entrée puis me dirige vers le petit salon.

Je trouve un petit mot sur la table, je reconnais immédiatement l'écriture de ma mère.

"Salut Jim. Ton père et moi sommes sortis prendre un café et nous rentrerons peut-être tard. J'aurais bien voulu te faire un message sur ton téléphone mais je me suis dit que ce n'était vraiment pas une urgence et surtout je ne voulais pas te déranger pendant tes cours.

Bisous, maman ❤"

J'esquisse un petit sourire. Ils sont vraiment mignons tous les deux ensemble.

Depuis maintenant deux semaines, ma mère a décidé d'aménager chez mon père car elle n'en pouvait plus de vivre seule. Désormais nous vivons tous les trois dans ce petit appartement, comme une famille, celle qu'on aurait dû être depuis le début.

Depuis ce jour, je remarque cette complicité entre mon père et ma mère. Ils sont comme deux adolescents en chaleur qui se découvrent pour la première fois. Ils ne se quittent presque plus sauf pour aller au travail. Et les week-ends, ils font des nuits blanches à mater des vieux films de leur époque que mon père conservait dans l'un de ses tiroirs. Des vieilles cassettes VHS qu'il gardait précieusement pour des soirées particulières et magiques.

Je passe pour un invisible pendant ce temps mais je suis ravi de les voir ainsi et j'espère vivement qu'ils vont se donner une seconde chance. Ce qui est sûr c'est que c'est en bon train de se réaliser en comptant le nombre de rendez-vous en tête à tête rien que de cette semaine.

Pendant que je me dirige vers ma chambre, je marche sur un éclat de verre. Je m'accroupie pour ramasser le bout de glace, il s'agit d'un morceau de vitre, probablement celle de la fenêtre de ma chambre car je sens un courant d'air passé sous le bas de la porte alors que je me souviens avoir clairement tout fermé avant de partir.

Amis ou Ennemis ? T2 : Seconde Chance Where stories live. Discover now