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MÉLANIE

J'ouvre lentement mes yeux encore emprises avec le sommeil. Un vent doux vient chatouiller mes cils bien courbés. La fenêtre ouverte face sa moi me laisse comprendre qu'il ne fait pas encore totalement jour. Quelques lueurs lumineuses laissent présager le lever du jour dans un temps relativement court.

Un coup d'œil rapide autour de la pièce me permet d'apercevoir mes amies allongées un peu partout dans ma chambre. Elles m'ont laissée le lit à moi toute seule pour que je sois plus à l'aise, j'y crois pas ! Elles ont préférés dormir dans des conditions très peu convenables et beaucoup plus inconfortables juste pour être près de moi.

Je me ressasse tout ce que je leur ai fait à chacune, surtout à Amélia et j'ai honte de moi. Je ne mérite pas une amie comme elle. Elle est d'une grandeur d'esprit que je ne sais qualifier, c'est grâce à elle que je tiens le coup, grâce à son pardon. J'arrive à me dire que rien n'est perdu, qu'il y a encore de l'espoir pour vivre pleinement mon bonheur. Tout aurait été encore plus facile si Myra était avec nous. Elle aurait su convaincre Jamie de me pardonner j'en suis sûre. Mais hélas, nous connaissons tous la suite des événements.

Je me débarrasse de ces tristes pensées pour revenir à la réalité. Je fourre doucement et silencieusement mes pieds dans mes chaussons en peluche. J'attrape ma canne puis je me tire de la chambre en faisant le moins de bruit possible. Je ne veux surtout pas réveiller mes copines qui sont allongées sur le plancher dans des couvertures à peine épaisses.

Je vérifie sur mon portable, il est encore cinq heures du matin. J'ai dormi  plus de dix heures du temps alors que je pensais avoir vidé mon stock de sommeil durant mon séjour dans le coma. Cette pensée m'arrache un rire que j'étouffe assez vite.

Je marche de façon à faire moins de bruit mais le plancher grinçant du couloir ne m'aide vraiment pas.

Je me tourne vers les escaliers et puis je m'arrête. Ça ne sera vraiment pas du gâteau de descendre toutes ces marches dans mon état.

En prêtant plus l'oreille, je crois capter des voix émanant du poste téléviseur. Quelqu'un est en bas sans aucun doute.

Au premier pas que je pose sur la première marche, le bois grince bruyamment. Une légère grimace vient se refléter sur mon visage alors que je reste immobile comme une statue, mon souffle presqu'à l'arrêt.

J'entends des pas venir depuis le salon et se rapprocher de plus en plus de moi. Intriguée de connaître l'identité de ce lève tôt qui vient vers moi, je reste patiemment debout à attendre que je sois repérée. La sonorité des pas gagne en intensité au même rythme que mon cœur qui s'emballe. C'est finalement le visage étonné de mon père que je vois apparaître en contrebas, me fixant avec une certaine crainte.

Mon père : Bon sang Mélanie ! Qu'est-ce que tu fais !? se presse-t-il de sortir en montant rapidement les marches pour me rattraper.

Moi : J'avais plus sommeil du coup, j'ai décidé de descendre.

Mon père : T'aurais dû demander à quelqu'un de t'aider. S'il t'était arrivé quelque chose en descendant ? s'inquiète-t-il en me saisissant fermement.

Moi : Je ne pouvais quand même pas réveiller mes copines. Les pauvres, elles sont couchées de fatigue, au sol juste pour être là pour moi.

Mon père : Elles seront furieuses contre toi si elles apprennent ce que t'as fait.

Moi : Ça va, je vais bien, ralé-je doucement.

??? : Tout va bien, Philippe ?

J'envoie mes yeux devant moi où je vois Mme Porter, la mère de Jim en contrebas... Me dites pas qu'elle a dormi ici !?

Amis ou Ennemis ? T2 : Seconde Chance Where stories live. Discover now