Amis ou Ennemis ? T2 : Seconde Chance

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JIM

La journée a été épuisante. Entre les cours et les travaux à exposer, je n'ai pas eu le temps de me libérer avant la tombée de la nuit.

Je n'ai même pas pu voir Sophia aujourd'hui. Notre petite dispute d'hier m'a hanté toute la nuit, bien qu'il y a eu entre temps ma réconciliation avec ma mère qui m'a beaucoup soulagé.

Elle (ma mère) m'a appelé dans la journée pour me dire de passer chez elle pour discuter. Je ne sais pas de quoi d'autre elle veut qu'on parle car je crois que tout a été dit hier.

Je descends du bus à grand pas, prenant la direction de l'entrée où je vois apparaître Jack, l'agent de sécurité de l'immeuble. Il esquisse un beau sourire en me voyant me rapprocher et moi je le lui rend instantanément. Je lui salue et nous nous échangeons pendant un moment avant que je ne me décide de finalement entrer.

Une fois à l'intérieur, je tombe sur Maria la réceptionniste, ça faisait un bail que je ne l'avais plus revu. Nous discutons un moment et c'est là qu'elle m'annonce que ma mère s'est déplacée mais que je peux monter.

Sans perdre plus de temps, je rejoins l'appartement. Le bâtiment a été réaménagé, le décor et tout autre. Tout est devenu encore un peu plus luxueux et plus raffiné.

J'arrive enfin à l'étage où se trouve l'appartement de ma mère. Le couloir est toujours aussi calme que dans mes souvenirs. Je vois de là où je me trouve que la porte d'entrée de l'appartement est ouverte. Bizarre.

J'entre tout de même, très lentement, mes yeux virant d'un sens à un autre à une vitesse folle. Je me demande bien comment ma mère a pu oublier de refermer après elle, surtout qu'elle me cassait les oreilles sans arrêt de toujours fermer à clé à chaque fois que je devais sortir après elle. Ça n'a pas de sens tout ça.

Mais avant même que je ne trouble ma tête avec toutes ces questions, je comprends assez vite le pourquoi la porte n'était pas fermée à clé.

Le décor à l'intérieur est différent de celui que j'ai laissé il y a plusieurs mois. Mais cela n'attire principalement pas mon attention. Je reste là presque figé à la regarder. Elle est assise sur le canapé, son téléphone entre ses mains. Ses cheveux tombant quasiment devant elle ne me laisse pas voir son visage faiblement éclairé par la lumière émanant de son téléphone.

Elle lève ses yeux vers moi en faisant basculer ses boucles chevelures comme en ralenti, avant qu'elle ne soit soudainement prise de panique en tombant sur moi.

Ses yeux n'osent fixer les miens et j'ai comme l'impression qu'elle se sent en insécurité avec moi. Elle pensait sans doute que j'allais lui crier dessus comme d'habitude mais ce n'est pas ce que je souhaite en ce moment.

C'est désormais ça que je lui inspire : la peur. Autrefois son visage rayonnait de joie à chaque fois qu'on se voyait. Mais ce temps est longtemps révolu maintenant. Je ne sais pas si je dois m'en réjouir ou bien être triste.

Mélanie : Salut Jamie, commence-t-elle timidement. J'étais entrain de parler avec ta mère mais elle a eu une urgence et...

Moi : Je sais, la coupé-je.

Mélanie : Je crois qu'il faut que je m'en aille maintenant, me sort-elle en se levant de son siège.

Moi : Pourquoi ?

Mélanie : Je présume que vous avez beaucoup à vous dire ta mère et toi. Je ne veux pas être de trop.

Moi : Vous n'avez pas encore fini de discuter, je pense !?

Mélanie : Oui mais on peut le faire plus tard, réplique-t-elle en se dirigeant vers la sortie.

Je la devance puis me place contre la porte. Je vois la peur gagner ses yeux globuleux. Son regard est celui d'une personne qui pense avoir croisé la mort pendant que le mien sombre dans un terrible abattement de la voir ainsi.