Secrets Game - TOME 1 TERMINÉ

Chapitre 21

Elisabeth Johnson terminait de porter ses escarpins. Elle jeta un œil à la montre présente sur son poignet : 09h30. Elle savait qu'il finirait dans trente minutes et elle devait y aller avant qu'il ne rentre. Elle regarda son reflet dans le miroir quand son mari pénétrait dans la chambre.

— Tu es sûre de vouloir y aller ? Je peux bien aller lui parler moi-même, lui dit-il.

Elle se retourna face à lui.

— Je préfère y aller. C'est quand même étonnant qu'il ait frappé son fils de cette manière ! Le pauvre se retrouve avec une côte brisée... , fait-elle, peinée.

— Je me demande bien ce qu'en pense sa femme. Ça serait terrible que tous les deux l'aient rejeté.

— Je suis persuadée que Judith l'a suivi. Tu sais bien comment elle lui est soumise. J'y vais. Il aura bientôt terminé sa messe.

Elle prit son sac à main, donna un baiser tendre sur la joue de son mari avant de sortir de la maison. Elisabeth monta dans sa voiture pour se diriger au centre-ville où se trouvait l'église Ridgetown Church. Elle y allait de temps en temps avec son mari et son fils mais après ce qu'elle avait appris à propos du fondateur, elle ne pensait plus qu'elle y remettrait les pieds ou juste quand la messe sera présidée par un autre pasteur. Elle se gara sur le parking.

La cour était déjà noircie de monde. L'église était toujours remplie à chaque messe que ce soit le matin ou le soir. Elle repéra le pasteur à l'entrée qui discutait avec les fidèles. D'une démarche assurée, elle se dirigea vers lui. Elle l'accosta immédiatement l'empêchant d'aller voir d'autres personnes.

— Bonjour pasteur Scott. Est-ce que je pourrais vous parler quelques minutes ?

Ce dernier, content de voir autant de personnes venir vers lui, l'aborda gaiement.

— Oh madame Johnson ! Oui bien sûr, il l'invita à le suivre plus loin. De quoi voulez-vous me parler ?

— C'est à propos de votre fils Dylan.

— Qu'est-ce qu'il a encore fait celui-là ?

Il parla d'un ton las qui piqua Elisabeth. Elle s'empressa de répliquer.

— Il est venu la nuit dernière à notre domicile totalement méconnaissable. Il était très amoché et il nous a fait savoir que c'était vous qui l'aviez battu. Comment pouvez-vous faire cela à votre propre fils ?

Le pasteur Scott pas le moins du monde touché par le ton sec employé par Elisabeth, continua sur un air indifférent.

— Comme vous l'avez vous même notifié, Dylan est mon fils. Et en tant que son père, c'est mon devoir de le remettre sur le droit chemin lorsqu'il s'égare. Je ne vois pas en quoi c'est un problème.

— Donc vous trouvez ça normal de frapper son fils de la sorte ?! Vous savez au moins que vous lui avez brisé une côte ? Je peux comprendre que vous ayez du mal à accepter son orientation sexuelle mais le battre de cette manière comme s'il n'était qu'une vulgaire poupée de chiffon non ! Vous êtes un pasteur, un homme de Dieu... C'est à vous de montrer le bon exemple et regardez comment vous vous comportez.

— Je n'en ai rien à faire de votre avis. Je suis son père et je le traite comme je veux.

— Vous n'êtes qu'un monstre ! cracha t-elle, indignée.

— Je ne vous permets pas !

Les personnes aux alentours alertées par le ton dur du pasteur qui avait élevé la voix, regardèrent en leur direction, curieux. Ni l'un ni l'autre n'avaient l'air de s'en préoccuper. Ils se dévisageaient.