Secrets Game - TOME 1 TERMINÉ

Chapitre 87 (2)

Alexander ne pouvait se résoudre à abandonner. Il était vrai que Liana avait largement le dessus sur eux même si elle était seule contre six personnes. Le revolver qu'elle tenait constituait une arme de poids et lui donnait assurément l'avantage. Et de ce dont ils avaient tous été témoins, Liana savait parfaitement s'en servir.

Pour lui, c'était simple. S'il réussissait à l'en dépouiller, il y aurait une chance de la battre. Alexander tomba dans le regard de Giuliana qui l'observait déjà. Comme si celle-ci avait compris ce qu'il comptait faire, elle secoua la tête lentement pour lui intimer de ne pas faire ce à quoi il pensait.

Comment a t-elle compris ce que je veux faire ? s'interrogea intérieurement le brun.

Il ne s'attendait pas à ce que l'italienne le connaisse aussi bien. Alexander mit un terme à leur échange visuel en détournant les yeux. Pour lui, c'était décidé. Les sanglots incessants de Célia - seul bruit qui emplissait le lieu - le confortèrent dans cette idée. Il n'allait pas rester là sans rien faire regardant cette psychopathe de Liana les menacer de son arme. Il voulait protéger ses amis mais surtout il voulait venger la mort de Dylan comme il se l'était toujours promis.

Son plan était simple. Il devait pouvoir baisser la garde de Liana puis se jeter sur elle et la faire lâcher son arme. Il savait qu'il ne pourrait pas se jeter sur elle comme ça. Il n'était pas suicidaire. L'idée était donc d'amener Liana à parler parce qu'il avait bien remarqué qu'elle aimait répliquer et expliquer ses actes qu'elle trouvait géniaux comme tout psychopathe narcissique. Il fit abstraction de la main de Giuliana posée sur lui sûrement pour qu'il la regarde et le dissuade puis commença son plan.

— Pourquoi tu ne nous as pas tué dès le début en découvrant nos secrets au lieu de continuer ce jeu stupide ?

— En découvrant vos secrets ou plutôt vos péchés, c'est ce que j'avais prévu au départ. Vous exécuter sur le champ mais en vous voyant tous vous rapprocher, j'ai pensé à créer le jeu Secrets Game puis de faire en sorte de tout mettre sur le dos de Giuliana.

— Mais pourquoi ? Qu'est-ce que je t'ai fait ? Je ne savais même pas que j'avais une sœur jumelle pendant tout ce temps ! Si j'avais su, j'aurais fait tout mon possible pour te retrouver comme ça on aurait pu s'aider et s'épauler mutuellement dans toutes ces situations difficiles qu'on a rencontré.

— Ferme ta putain de grande gueule ! rétorqua aussitôt Liana en pointant son arme sur Giuliana.

Giuliana fit de son mieux pour garder son sang froid. Elle préféra faire preuve de calme face à la colère grandissante de Liana qui elle savait pouvait tirer à tout moment. Giuliana avait appris dans un documentaire policier qu'il était toujours mieux de rester calme face à une personne qui semblait être à cran parce que cette dernière ne pouvait pas hésiter à tirer si elle se sentait défiée.

Les autres observèrent la scène le souffle coupé. Personne n'osa intervenir même pas Alexander qui essayait de se retenir de sauter sur Liana en priant intérieurement que celle-ci ne tire pas.

— N'oses même plus ouvrir ta sale putain de grande gueule ! répéta Liana en dévisageant la brune. Tu veux savoir pourquoi je t'en veux ? Je vais te le dire. J'ai passé quatorze ans de ma vie dans un orphelinat de merde alors que toi tu as été chouchouté et choyé par une grande famille.  J'ai souffert toute ma vie vagabondant dans les rues avec l'espoir de retrouver mes parents, de comprendre pourquoi ils m'avaient abandonné alors que TOI tu étais heureuse à leurs côtés. Nos parents t'avaient choisi toi et m'avaient délaissé comme une moins que rien.

— Ce n'est pas ça ! Les parents m'ont tout raconté. Ils t'ont cherché partout sans jamais te retrouver.

Giuliana ressentit de la peine pour la petite fille qu'avait été Liana se disant que ses propres parents l'avaient abandonné. Aucune personne n'aurait dû vivre cela. Elle remarqua les yeux larmoyants de Liana qui se retenait de verser une larme. Cela eut le don de lui faire éprouver de la peine et la pitié envers cette sœur jumelle qu'elle aurait aimé rencontrer plutôt.