Chapitre 79

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Installée au salon, Giuliana regardait la télévision tandis que sa mère faisait la vaisselle à la cuisine après le dîner qu'ils venaient de prendre. Son père était reparti dans son bureau pour travailler. Alors que Giuliana se mettait à somnoler, elle entendit son père hurler son prénom ce qui la fit se redresser aussitôt.

— Je suis au salon, lui cria t-elle en se demandant pourquoi il ne cessait de l'appeler de la sorte.

Christian Marino descendit les escaliers en trombe, une mine sévère au visage.

— Qu'est-ce que tu as fait de l'argent qui était dans le coffre ?

Giuliana surprise par le ton dur de son père le fixa les sourcils froncés. Elle se leva pour faire face à son père ne comprenant pas du tout de quoi il parlait.

— De quoi tu parles ?

— N'essaies pas de faire la maline avec moi Giuliana. Dis moi pourquoi tu as fouillé dans mon coffre et pris cet argent.

Alertée par la voix tonitruante de son mari, Rosa Marino apparut dans le salon.

— Qu'est-ce qui se passe ici ?

— Giuliana s'est introduite dans mon bureau et a ouvert le coffre qui s'y trouve pour prendre les vingt-cinq mille dollars qu'il y avait à l'intérieur, expliqua t-il tourné vers sa femme.

— C'est quoi cette histoire ? lâcha aussitôt Giuliana interloquée.

— Voici une vidéo que la caméra de surveillance que j'ai installé dans mon bureau a prise.

Il prit son téléphone dans sa poche, enclencha la vidéo et la montra à Giuliana et à sa femme. Giuliana était choquée par ce qu'elle voyait. Effectivement il s'agissait bien d'elle entrain de pénétrer dans le bureau de son père, d'ouvrir le coffre qui était encastré dans le mur derrière un tableau et en prendre de l'argent avant de sortir. Giuliana eut un mouvement de recul, choquée.

— Comment ça peut être moi ? Je ne savais même pas qu'il y avait un coffre dans ton bureau !

— Arrête de mentir ! On voit clairement que c'est toi sur cette vidéo qui prend cet argent. Je te faisais confiance Giuliana et tu me déçois encore une fois. Je n'ai même plus envie de te voir.

Giuliana voulut répliquer mais son père remonta les escaliers aussitôt. Giuliana était dépassée par la situation.

— Pourquoi tu fais toutes ces choses ? Pourquoi tu continues à faire du mal aux personnes qui t'entourent ? Je ne te reconnais même plus.

Rosa Marino porta sur Giuliana un regard déçu. Giuliana en était touchée. Elle voulut répondre mais sa mère la stoppa en levant une main.

Non è il caso du rispondere. Tutto che usce della tua bocca è menzogna.*

Rosa Marino monta aussitôt les escaliers pour rejoindre son mari. Giuliana s'assit sur le canapé encore choquée par ce qui venait de se passer. Elle était certaine de ne pas avoir pris l'argent de son père mais lorsqu'elle se rappela de la vidéo montrée par son père, un doute s'installa en elle. Les paroles de sa mère résonnèrent encore dans sa tête. Giuliana commençait à se demander également qu'est-ce qui lui prenait de s'attaquer de cette façon aux personnes qui lui étaient proches. Elle ne voulait pas croire qu'elle puisse être atteinte mentalement mais cette idée lui paraissait la seule évidente et plausible.

Tout le monde a raison je ne suis qu'une psychopathe..., pensa t-elle.

Attristée par cette nouvelle qui la frappait de plein fouet, Giuliana monta dans sa chambre. Elle se coucha sur son lit admirant le plafond d'un air maussade. Une idée lui vint en tête. Pour elle c'était la seule solution possible. Elle en avait assez d'être au centre de tous les problèmes et surtout de perturber ceux qui comptaient pour elle. Elle avait pris sa décision. Elle partirait.

                                       ***

Tenue dans sa chambre, Giuliana bouclait ses valises. Elle a patiemment attendu que ses parents partent au travail pour commencer à se préparer. Aucun ne lui avait adressé la parole avant de partir. Giuliana ne voulant plus être à l'origine de cette atmosphère pesante avait pris la décision de partir en Italie. Elle avait réservé un billet hier. Giuliana avait vraiment besoin de retrouver sa grand-mère, ses oncles et tantes et ses cousins. Elle ne se sentait plus à l'aise dans cette ville et encore moins dans cette maison.

Giuliana descendait ses valises puis attendit le taxi qu'elle avait appelé assise au salon. Quelques minutes plus tard, elle entendit le klaxon du taxi. Giuliana n'avait pas envie de laisser un mot à ses parents. Elle se doutait qu'ils ne s'en soucieraient pas. Elle sortit ses valises avant de fermer la porte à clé.

Alexander sortait pour aller récupérer la commande de cupcake de sa mère chez le boulanger. Il se dirigeait vers sa voiture lorsqu'il remarqua Giuliana de l'autre côté de la route entrain de mettre des valises dans le coffre d'un taxi. Surpris, il décida d'aller à sa rencontre.

— Giuliana vous déménagez ?

Alexander avisa un regard vers la maison des Marino s'attendant à voir une horde de personnes sortir des objets ou les parents de Giuliana sortir également avec de nombreuses valises mais rien ne se produisait. Il fixa aussitôt la brune et ses valises qui tenaient dans le coffre encore ouvert, les sourcils froncés.

— Où est-ce que tu vas ?

— Ça ne te regarde pas, répondit-elle d'un ton sec en refermant le coffre.

Elle s'avança pour ouvrir la portière mais Alexander lui arrêta le bras d'un geste la suppliant du regard.

— Dis le moi s'il te plaît.

Giuliana hésita un instant avant de succomber face à l'air supplicatif du brun.

— En Italie.

— Quand est-ce que tu comptes revenir ?

— Je ne sais pas.

Giuliana retira aussitôt son bras avant de pénétrer dans le taxi sans un regard pour le brun. Alexander regarda le taxi s'éloigner avec un pincement au cœur. Il ne faisait aucun doute pour lui que l'italienne s'en allait à cause de tout ce qu'elle avait dû subir. Alexander espérait de tout cœur que Giuliana reviendrait.

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Non è il caso du rispondere. Tutto che usce sella tua bocca è menzogna* : Ce n'est pas la peine de répondre. Tout ce qui sort de ta bouche n'est que mensonge.

Secrets Game - TOME 1 TERMINÉ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant