Chapitre 2 : Enfer Noir

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POV : Giva

L'instant d'avant, j'étais à quelques kilomètres de la maison de mes parents, heureuse de leur annoncer que j'étais embauché au job de mes rêves. Le suivant, je me noyais pour mieux me réveiller dans un drôle d'endroit. Il ressemblait à un bureau ancien, mais sans mur, comme s'il s'étendait à l'infini.
L'apparition de cette femme blonde me parlant d'une nouvelle vie dans un nouveau monde me fit me demander si je n'étais pas en train de devenir folle. Elle m'avait sauvée tout en me forçant à abandonner ma famille, mes amis et cet emploi dont je rêvais. Ses motivations à mon égard étaient assez floues, sauf le fait que j'allais apparemment sauver un monde que je ne connaissais pas.

Pourquoi, moi ? Pensais-je en tentant de regarder autour de moi.

L'endroit était sombre. J'entendais des bruits de pas au-dessus de ma tête, des voix criaient des ordres. J'étais seule et il faisait un froid de canard. Mon manteau était encore mouillé à cause de mon petit séjour dans l'eau glacée. Je fouillais dans mes poches, à la recherche du briquet que m'avait offert une amie pour ma remise de diplôme. Moi qui ne fumais pas, j'avais trouvé son idée bizarre. À présent, je voyais ce briquet comme mon meilleur ami. Je finissais par le sentir tout au fond de ma poche droite.

J'espère qu'il n'a pas trop pris l'eau.

En tentant de l'essuyer du mieux que je pouvais, je tentai d'identifier plus clairement les sons alentours. Une cloche sonnait au loin à intervalle régulier, des ordres comme « Chargez cette caisse, ici ! ! ! », « Vérifiez les voiles et testez les cordages. » « Vous ne voulez pas que les volcras nous dévorent à cause de votre incompétence ! » ou encore « Pousse-toi de là, gamine ! » étaient criés par une femme qui prenait son rôle bien à cœur. Je pouvais voir les contours d'une trappe dans la pénombre. Je tentais d'actionner le briquet. Il fit un bruit bizarre, humide. Je retentai plusieurs fois, il crachotait encore.

Soudain, la trappe s'ouvrit sur ma droite, m'éblouissant au passage. Je décidai de me baisser derrière ce qu'il y avait devant moi, une grande caisse en bois avec des armoiries dessus.

Quatre personnes passèrent devant ma cachette. D'après leur respiration hachée, ils devaient porter quelque chose de lourd. Surement, une autre caisse. Une voix de femme venant de la trappe se fit entendre, autoritaire.

– Posez-la à côté de l'autre au fond !

Je me recroquevillais comme je pouvais, pour ne pas qu'ils ne me voient une fois leur charge déposée. Cette situation a été totalement dingue Comment étais-je censé me fondre dans l'équipage dans ces conditions ? La sainte était bien gentille, mais son plan était plein d'incohérence. En tant que passagère clandestine, si je sortais maintenant, ils m'éjecteront de ce bateau à coup de pied aux fesses ou pire. Il fallait que j'attende que le bateau ait démarré et qu'il soit trop loin du rivage pour qu'il lui fasse faire demi-tour.

Alors que les marins se baissaient pour déposer leur fardeau, l'un d'eux lâcha prise. Ainsi, déséquilibrés, les autres lâchèrent eux aussi pour éviter de se prendre la caisse sur les pieds. Le choc me fit sursauter de nouveau et un son m'échappa. Je plaquais mes mains devant ma bouche, pensant avoir alerté les mâles présents dans cette cale. Mais aucun d'eux ne me remarqua, trop affairé, qu'ils étaient autour de la caisse en bois. Une fois celle-ci bien rangée (quoique légèrement amochée par sa chute), ils remontèrent sur le pont.

- Alexeï, c'que tu peux être empoter. Le réprimanda le plus vieux du petit groupe.

- Désolé... Marmonna, dit Alexeï, en remontant les escaliers à la suite de ses compagnons.

Istorii zabivatyy (Histoire oubliée)Hikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin