Istorii zabivatyy (Histoire oubliée)

Chapitre 33 : Loup y es-tu ?

J'avais quitté le village avec mon tout nouvel attirail, le sourire aux lèvres et le chaud au cœur. Nous galopions à présent dans une sorte de pinède, bien que les arbres à feuille caduque soient présents, mais largement en sous-nombre.

Il faisait frais, mais pas encore au point de me changer. Le sac de Baghra était vraiment très grand. J'avais pu mettre presque tout dedans, seules les bottes étaient attachées sur le côté de ma selle. La couverture était roulée à l'arrière de la selle. Les deux sacoches que j'avais en plus pouvaient accueillir les provisions que je n'avais pas pour l'instant. Quand j'étais sorti de chez le forgeron, j'avais regardé le ciel : le soleil était déjà bien haut. Je n'avais pas le temps à perdre pour la nourriture, j'avais avisé en route.

Du moment que j'avais de l'eau et que je me rationnais, il serait facile de tenir 6 jours, mais si je trouve de quoi augmenter mes rations, comme un poisson ou n'importe quoi d'autre de comestible avant d'arriver sur les terres gelées, je serais bien contente. Peut-être que je pourrais tomber sur des chasseurs ou même des marchands ?

Zvevda s'arrêta brusquement, manquant de me désarçonner. Je me concentrai de nouveau sur ce qui m'entourait.

- Zvevda? Qu'est-ce qu'il y a ? Demandais-je un poil stressé, à mon tour.

J'eus la réponse rapidement quand un hurlement familier, pour l'avoir entendu dans pas mal de films, se fit entendre. Des loups...

- Oh non... Du calme, Mon beau, on va s'en sortir.

Je disais ça, mais je n'en menais pas large. Le loup était rusé par nature. Ceux de mon monde avaient appris à avoir peur de l'humain, alors que ceux de Ravka ne feraient qu'une seule bouchée de mon cheval et de moi pour le dessert si on leur laissait l'occasion.

Zvevda, bien conscient du danger, commença à hennir nerveusement tout en fouillant le sol de ses sabots. Je resserrais ma prise sur les rênes, cherchant un moyen de calmer l'animal agité. Les hurlements des loups résonnaient dans la pinède, amplifiant la tension dans l'air.

Dans un effort pour apaiser ma monture, je déployais mes pouvoirs Grisha. Une lueur bleu-verte émana de mes mains, enveloppant le cheval dans une aura rassurante. Ses mouvements agités se calmèrent graduellement, et il se tint plus tranquille.

Les yeux rivés sur les environs, je scrutai la forêt, essayant de déterminer la provenance des loups. Un groupe de silhouettes grises émergea des arbres, se rapprochant lentement. Mon cœur battait la chamade alors que je cherchais une solution. La boussole que Katia m'avait donnée reposait contre ma poitrine. Je devais garder le cap vers le Nord-Est. Mais dévier me semblait obligé pour l'instant. Nous perdrons du temps, mais pas le choix dans l'immédiat.

– Zvevda, en avant. Contournons ces loups. Murmurai-je tout en me préparant à reprendre le galop.

Le cheval s'élança, évitant habilement le groupe de loups qui nous faisait face. J'espérais que cette manœuvre suffirait, mais je restais sur mes gardes, consciente du danger qui rôdait dans cette forêt. J'étais surtout consciente qu'il ne nous lâcherait pas de sitôt. Nous partions vers l'ouest, du côté des montagnes sur la carte.

La pinède défilait rapidement autour de nous, et j'écoutais attentivement les bruits de la nature, cherchant tout signe de présence lupine. Le bruit de leurs pattes commença à s'éloigner de plus en plus, jusqu'à ce que plus rien, à part la course des sabots de Zvevda, ne soit audible. En parallèle, la lueur du soleil à travers les branches créait un jeu d'ombres dansant, ajoutant à l'atmosphère mystérieuse de la forêt.

Grâce à la boussole, nous reprîmes la bonne direction sans trop de mal. Alors que nous continuions notre route vers l'Ouest, le calme apparent de la pinède laissait présager que les loups étaient momentanément éloignés. Cependant, je restais sur mes gardes, consciente que la nature de Ravka pouvait réserver bien des surprises, et que chaque instant de répit était précieux dans cette fuite périlleuse.