Chapitre 12 : Entente cordiale

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J'ai eu le temps de réfléchir à pas mal de choses en me remémorant la rencontre impériale. Bien que les deux hommes aient une position plutôt haute. J'avais noté une légère touche de sarcasme dans la voix du Darkling alors qu'il s'adressait à son souverain. Cela venait prouver les dires de la Sainte : il n'avait pas vraiment une bonne opinion du Tsar. En même temps, pas sûre que j'aurai accepté d'être dirigée par un tel imcompétent. Je ne serais pas étonné de voir une guerre civile éclater sous peu à cause de la façon de gouverner d'Alexandre III.

Peut-être que la clé pour pouvoir sauver Ravka tenait-elle à ça ?

Il fallait que je m'informe plus sur le dirigeant du pays et que je réfléchisse à un moyen de rallier le Darkling à mon plan. Si son but est vraiment de protéger RAVKA, il faudra qu'il soit de mon côté une fois la solution trouvée. Il fallait que je note tout ça au plus vite.

Alors que nous arrivions à notre destination, Alina fut accueillie directement par Genya qui, après avoir lancé une œillade désapprobatrice à Gerda, rejoignit l'invocatrice. Alina eut à peine le temps de me dire « À tout à l'heure », qu'elle avait déjà disparu. Gerda s'empressa de descendre de Zvezda et de s'excuser avant de partir elle aussi. Alors que je descendais à mon tour, Kirigan s'approcha de moi.

Allons dans mon bureau, Mademoiselle.

Appelez-moi, Giva. Cette « mademoiselle » commence à devenir énervante. Lui dis-je tout en le suivant alors qu'il entrait dans le palais.

C'est entendu. Mais continuez de m'appeler général.

Vous voyez que j'avais raison, Général. Vous aimez faire l'intéressant. Ricanai-je.

Nous approchions d'une grande porte. Surement celle du fameux bureau. Alors qu'il m'ouvrait pour me laisser entrer. Je m'arrêtais net.

Un bureau, ça ? Jamais de la vie. Un énorme salon, oui. Mais jamais un bureau ne serait aussi outrageusement grand.

Tout était en bois, du sol au plafond. Il y avait deux colonnes de chaque côté de la pièce, une cheminée où brûlait sagement du bois, trois bibliothèques pleines de livres et un canapé où était jeté négligemment une couverture. Une grande table avec une carte tout en relief trônée au centre. Des drapeaux et des pièces en plomb étaient disposés à des endroits stratégiques. Il y avait cinq chaises autour.

Au fond à droite, il y avait une porte, plus petite que celle de l'entrée. Je mettrai ma main à couper ce qu'elle conduisait à sa chambre. Je parierais aussi que le lit n'était défait qu'au matin pour dissimuler le fait que ce bourreau de travail ne dormait quasiment pas.

Mes pieds décidèrent enfin de bouger. Je m'approchais de la table.

C'est une carte de Ravka ? M'extasiai-je en effleurant le sommet d'une montagne où rien n'était posé. Elle est magnifique !

Je vois que vous aimez les antiquités. Elle appartenait à mon arrière grand-père.

- Celui qui à... Vous savez... Demandai-je, avec hésitation.

Non, pas lui. Je parle de son petit-fils Sander.

Oh, pardon.

Il n'y a pas de mal. Je sais que les gens me compareront toujours à l'herétique noir.

Si lui aussi dormait dans son bureau, alors cette comparaison est méritée, non ? Le taquinai-je en désignant le lit improvisé d'un mouvement de tête.

Istorii zabivatyy (Histoire oubliée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant