Chapitre 32 : Occarina

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J'avais quitté la maison quelques minutes plus tard. Katia marchait à grands pas devant moi. Le sac que j'avais mis en bandoulière pesait lourd dans mon dos. Elle me conduisit dans un coin du parc où je n'étais jamais allée. Je reconnus les grandes grilles dorées que j'avais vues en arrivant et qui entouraient le domaine. Une fois arrivée devant elles, Katia déplaça un buisson comme on déplacerait une chaise. Cela révéla une brèche dans la partie basse de la barrière.

Le cheval vous attend un peu plus loin. Ne suivez pas directement la route, ce serait stupide. Et tenez, une boussole. Me dit-elle en me tendant l'objet de manière un peu brusque.

La boussole avait une cordelette assez longue pour que je puisse la mettre autour de mon cou. Je m'empressais de le faire. J'allais la remercier, mais elle me dissuada de le faire d'un regard. Je ne crois pas qu'elle m'appréciait beaucoup.

Vous me remercierez quand le Darkling sera hors d'état de nuire.

Pourquoi choisir de le trahir ?

Il a fait massacré mon village, en maquillant cela comme une attaque de Fjerda. Mon frère et mes parents ont mort sous mes yeux. Mais je ne vous en dirai pas plus. Vous êtes une étrangère.

— Je comprends tout à fait. Au revoir, Katia. J'espère qu'il ne vous arrivera rien.

– Contentez-vous de partir. Je n'ai pas besoin de votre pitié ou de vos encouragements. N'oubliez pas de replacer le buisson en partant.

Elle me tourna le dos et partit, le dos raide, me laissant seule sous le clair de lune.

Et bien, pas commode celle-là.

Je me mis à quatre pattes pour pouvoir passer mon sac sur le devant de mon corps. Une fois de l'autre côté, j'époussai mon pantalon et mes mains salies par la terre meuble. Je passais ensuite les mains à travers les barreaux pour agripper le buisson et le placer à sa place. Tâche plus difficile qu'il n'y paraissait, car il fallait y aller par étape, étant donné que les barreaux m'empêchaient de le bouger en une seule fois.

Katia aurait quand même pu le faire elle-même avant de partir.

Une fois ma besogne accomplie, je pus partir à la recherche de ma monture. Quelle ne fut pas ma surprise de trouver Zvevda attachée à un arbre à une bonne cinquantaine de mètres. Il paraissait très nerveux, comme à son habitude d'ailleurs.

Et bien, Mon tout beau. C'est toi qui vas m'amener dans le Nord ? Demandai-je à l'animal comme s'il allait me répondre, une fois que je me fus avancé.

Il sursauta à l'entente de ma voix, mais quand il me vit, je sentis qu'il se détendait un peu. Mais je ne pourrais pas le monter dans cet état.

Pourquoi ne pas utiliser mon pouvoir pour le tranquilliser un peu ?

Tout en lui caressant l'encolure, je tentais de lui communiquer mon calme et ma joie de le voir. Bien que rétissant face à cette petite intrusion au début, il se détendit très vite. Il ne tarda pas à me donner de légers coups de tête.

Tu as l'air d'aller beaucoup mieux maintenant. Allons-y d'accord ?

Je montais rapidement et décidais de partir vers le Nord-Est. Je ne m'arrêterais que quand je serais assez loin d'Os Alta pour qu'elle ne soit plus visible. Je devrais trouver un village pour les vêtements chauds dont j'aurais besoin à Tsibeya.

Je prendrai le temps de m'arrêter pour mieux regarder la carte plus tard. L'important pour l'instant était de mettre le plus de distance possible entre Kirigan et moi. Il ne devait pas mettre la main sur moi avant que je ne me sois occupé du cerf.

Istorii zabivatyy (Histoire oubliée)Where stories live. Discover now