Chapitre 38 : Adena

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Je mis trois bonnes heures pour rejoindre la ville d'Adena. J'avais remis les vêtements que je portais en partant d'Os Alta, mon gros manteau était rangé dans mon sac avec mon kefta et le reste de mes affaires. Le collier, quant à lui, était sous ma chemise. La cape dissimulait mon visage, et je me tenais droite pour ne pas faire trop suspecte.

La ville surplombait un joli lac, une route en pente y menait. Près du village se trouvait une haute colline à côté d'une cathédrale aux dômes dorés qui brillaient au soleil. Une grande statue féminine se trouvait devant l'entrée. J'étais trop loin pour la distinguer en détail, mais elle devait être jolie vue de près.

Arrivée en haut de la colline, la place du marché était visible droit devant moi. Sur la gauche, une avancée en pierre, on pouvait voir Kribirsk et le Fold depuis la balustrade. Je trouverai bien un endroit pour dormir. À moins que je doive redescendre pour dormir dans les bois. Rien ne m'empêchait de faire un tour pour voir un peu la ville. Alina ne devait arriver que demain.

Je fis un tour rapide du marché. Je ne pensais pas qu'il y aurait encore autant de monde sur cette place. Dont pas mal de soldats de la première armée. Je n'allais pas devoir traîner dans le coin. La forêt devenait vraiment une option envisageable. En descendant d'ici, j'en profiterai pour faire un tour à la cathédrale. Je voulais voir cette statue de plus près.

Zvevda s'agita soudain, quelque chose l'inquiétait. Je regardais autour de nous, mais rien de flagrant. Il fallait que je quitte la route principale au plus vite. Je fis partir mon ami au petit galop. C'était peut-être des grishas en patrouilles, ou je ne sais qui d'autre.

Le lac se trouvait à 100 mètres sur la droite de la cathédrale. Le soleil se reflétait sur la surface cristalline. Les couleurs alentours étaient chatoyantes et rehaussées par le doré des dômes de l'édifice. J'arrivais devant la statue plutôt imposante. Une femme assise sur un rosier buisonnant, les branches s'enchevêtraient sur sa robe et remontaient jusqu'à son buste. Elle levait ses mains jointes vers le ciel comme si elle priait d'être libérée de ses chaînes végétales. Son expression était à la fois triste et paisible.

J'avais du mal à comprendre comment on pouvait être à la fois calme et désespérée. Pour moi, la tristesse s'accompagnait de désespoir, de colère et d'une bonne bière pour digérer les mauvaises nouvelles. Pas d'un calme serein comme sur cette statue. Je me détournais d'elle, mon émerveillement un peu entâché par les sentiments mitigés que cette sculpture éveillait en moi.

La cathédrale d'Adena était véritablement une merveille architecturale de style slave. Ses dômes dorés captaient la lumière du soleil, créant une aura divine qui semblait envelopper l'ensemble de la structure. Les dômes, ornés de motifs complexes et de détails finement ciselés, scintillent tels des joyaux dans le ciel.

L'extérieur de la cathédrale est richement décoré de sculptures représentant des scènes de la vie paysanne et des Saints vénérés, chaque détail témoignant d'un dévouement artistique exceptionnel.

À l'intérieur, les portes massives s'ouvraient sur un espace grandiose, empli de la lueur dorée des icônes sacrées. Les murs sont couverts de peintures murales dépeignant des scènes de la vie d'une jeune femme, la même qu'à l'extérieur, chaque coup de pinceau révélant une dévotion profonde envers la figure dessinée. Des chandeliers suspendus diffusaient une lumière douce, créant une ambiance spirituelle.

L'autel, situé au bout d'une longue nef, était une œuvre d'art en soi, sculpté dans le bois le plus fin et orné de dorures. Des icônes de la Sainte reposaient sur des autels latéraux. Pour faire simple, ce lieu où l'architecture sublime rencontre la dévotion sincère faisait de la cathédrale d'Adena un joyau culturel et religieux qui m'inspirait respect et admiration.

Istorii zabivatyy (Histoire oubliée)Where stories live. Discover now