Chapitre 24 : Première leçon

21 2 0
                                    

Je racompagnais Alina au palais tout en lui racontant mes péripéties de la journée.

C'était donc toi, l'onde de choc de ce matin ! S'exclama-t-elle. On a tous eu l'impression d'avoir la tête prise en étaux pendant quelques secondes. Penses-tu que ça ait été jusqu'au palais impérial ?

Je n'en sais rien, mais j'imagine que si c'était le cas, je ne serais pas en train de te parler. Ils m'auraient certainement envoyé croupir dans une prison humide.

– C'est sûrement vrai.

Maintenant que tu sais ce qu'il s'est passé pour moi, je veux savoir ce que, toi, tu as fait de ta journée.

- Voyons voir... Fit-elle avec un ton espiègle. Je me suis encore fait ridiculiser pendant le cours de Botkin par Zoya, ce matin. Puis j'ai rasé les murs jusqu'à ce que ce soit l'heure de rejoindre Baghra. C'est là que nous nous sommes croisées. Je crois que Zoya me déteste vraiment.

Elle est jalouse, c'est tout. Tu lui piques la vedette sur tous les plans. Chérie, tu es l'invocatrice de lumière capable avec un peu d'entraînement de détruire le Fold. Tu sais, ce truc hideux que tout le monde veut voir disparaître depuis des siècles. Et pour ne rien arranger pour son pauvre cœur, Kirigan veut te manger tout cru, alors que c'est elle qui aimerait te manger tout cru comme 98 % des femmes présentes ici. Expliquai-je en faisant de grands gestes.

- 98 ? Pourquoi ?

– Nous sommes les deux seules personnes assez intelligentes pour se méfier d'un homme trop parfait pour être honnête.

— Heu, je ne le trouve pas louche, moi.

— Oh non, Alina ! Pas toi aussi. Ne me dis pas que tu as toi aussi succombé à son charme ténébreux, à sa manière de parler si sensuelle et à son regard de braise. Je t'en supplie, résistes ! M'exclamai-je en prenant une pose dramatique.

Effet garanti, elle fut prise d'un fou rire contagieux.

Je trouve que tu le décris plutôt bien pour une personne insensible à son... « charme ténébreux ».

— « Connais ton ennemi mieux que tu ne te connais toi-même. » Citais-je en levant mon index.

Cette expression ne me dit rien du tout. De qui est-elle ?

Quelle idiotie ! J'ai cité L'Art de la Guerre sans réfléchir.

C'est mon père qui disait ça. Je ne sais pas s'il tient ça d'un livre ou s'il l'a entendu quelque part, mais je trouve qu'elle convient parfaitement à cette situation.

– Kirigan n'est pas notre ennemi pourtant.

– Tous les hommes sont des ennemis pour les femmes innocentes comme nous. Souviens-toi du grand méchant loup déguisé en agneau pour s'infiltrer dans la bergerie. Murmurais-je en mimant de lui sauter dessus.

Tu es vraiment une fille étrange, Giva.

– C'est ce qui fait mon charme, Alina.

Nous étions arrivés devant les portes de la salle que j'avais quittée en courant d'air un peu plus tôt.

Je ne te suis pas à l'intérieur. Je crois que je vais éviter Kirigan pendant les prochaines 48 heures.

– Qu'est-ce que tu lui as fait encore ?

– J'ai sous-entendu qu'il était un imbécile incompétent de t'avoir laissé t'entraîner aussi longtemps sans que tu prennes de pause. La prochaine fois, il faudra que je me bâillonne avant d'entrer dans la même pièce que lui.

Istorii zabivatyy (Histoire oubliée)Where stories live. Discover now