Istorii zabivatyy (Histoire oubliée)

Chapitre 41 : Rebelle

Quand je repris mes esprits, j'étais attachée à un poteau.

– Horriblement clichée comme méthode de détention. Murmurai-je en testant la solidité des liens qui me maintenaient en place.

Ils m'avaient lié les mains de sorte que je ne puisse pas faire de mouvement avec. Ils leur manquaient quand même pas mal d'informations sur moi, vu que je n'en ai pas besoin pour utiliser mes pouvoirs. Tout se passait dans ma tête, mon corps n'entrait pas dans l'équation.

Donc, à moins de me brouiller l'esprit, je suis toujours opérationnelle.

– Déjà en train d'essayer de vous enfuir ? Me demanda sèchement Kirigan en entrant par la porte en bois.

Attends deux secondes... Une porte en bois Pas une tente ?

– Où sommes-nous ? Demandai-je, en essayant du mieux que je pouvais de cacher mon angoisse à l'idée d'avoir été déplacé loin du Fold.

– Laissez-moi deviner, Giva. Vous craignez que je vous ai emmené loin de Kribirsk et d'Alina.

Trop malin, ce gars...

– C'est si flagrant que ça ? Demandai-je, contrariée.

– Étant donné le mal que vous vous êtes donné pour entrer dans le camp et livrer le collier à sa « propriétaire légitime ». Il n'est pas compliqué d'imaginer ce que vous ne voudriez pas qu'il se produise.

– Alina possède l'amplificateur, c'est tout ce qui compte. Vous ne pourrez plus contrôler son pouvoir maintenant.

– Je n'ai pas besoin de contrôler son pouvoir. Elle l'utilisera d'elle-même pour m'aider à sauver Ravka.

— C'est comme cela que vous voyez votre égale ? Un outil que vous pouvez utiliser à volonté ? J'espère pour vous que c'est une blague, parce que ça va vous exploser à la tronche comme une bombe si vous continuez vos conneries. M'énervais-je.

Je sentais mes mains crépitées. Comme à chaque fois que je me retrouvais en sa présence. Ma patience et mon self-control étaient mis à rude épreuve. Je ne devais pas me laisser dominer par ma colère.

Rappelle-toi du conseil du plus fort des Avengers, Giva. Le secret, c'est de « ne jamais cesser d'être en colère ».

J'avais fermé les yeux afin d'oublier la présence de Kirigan pendant deux secondes, histoire de faire baisser la pression.

Essayer de rejeter ce sentiment brûlant revient à mettre un couvercle dessus. La pression finit toujours par le faire sauter. Laisse-le se répandre en toi, mais pas prendre le dessus. Comme une coulure de lave guidée par un sillon profond pour contourner une forêt ancienne.

Grâce à cette image, je ne mis pas longtemps avant que le crépitement dans mes mains ne se calme.

– Si vous continuez de me manquer de respect, je m'assurerai que vous ne voyez plus la lumière du jour jusqu'à la fin de votre existence ! Tonna-t-il d'une voix glaciale.

– Avec tout mon respect, général. Il faut bien que quelqu'un vous dise quand vous allez trop loin ou que vous allez droit dans le mur. Grognai-je, doucement. Vu qu'apparemment tout le monde est convaincu que vous avez toujours raison...

– Je suis la personne la plus à même d'empêcher ce pays de sombrer. Et ce n'est surement pas une fille d'aubergiste qui me dira comment mener à bien mes plans !

— Vous essayez de vous justifier et en plus, vous utilisez mes origines pour me rabaisser. Avec quelqu'un sans un minimum d'amour propre, ça aurait peut-être pu marcher, Kirigan. Soupirai-je. Je sais ce que vous comptez faire une fois dans le Fold avec Alina. Même si vous m'insultez, me torturez ou m'enfermez dans un cachot humide et crasseux, le fait que je le sache ne changera pas.