Chapitre 14 : Baghra

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Quand Alina ouvrit la porte, une chaleur suffocante nous percuta.

C'est un véritable four, ici. Cette Baghra a prévu de jouer les Baba Yaga ou quoi ?

- Baba Yaga? Qu'est-ce que c'est ?

Merde...

C'est une histoire que ma mère me racontait... Une vieille dame qui vivait dans une maison ambulante avec deux pattes d'oiseaux en guise de fondation. Elle attirait les enfants et les mangeait en les cuissant dans son four. Un peu comme la sorcière dans Hansel et Gretel avec la maison en pain d'épices.

– Je ne connais pas cette histoire... Commença Alina.

On m'a qualifié de bien des noms, mais jamais de « Baba Yaga ». Fit celle qui devait être Baghra. Si vous pouviez venir par ici au lieu de jacasser dans votre coin, je vous en serai gré. Ajouta-t-elle sèchement.

- Ou... Oui. Tout de suite, Bafouilla Alina, en avançant dans la pénombre.

Il faisait vraiment sombre là-dedans. Seul le feu dans une sorte de chaudière permettait d'éclairer l'endroit. En contournant la source de chaleur, nous nous retrouvâmes dans un espace plus grand, agencé comme un salon, mais sans trop de meubles. Il y avait une table, deux fauteuils, un tapis et quelques bibelots au mur. Une grisha en rouge était postée à côté d'une femme aux cheveux grisonnants. Sa tenue était noire et un plaid était posé sur ses genoux.

C'est bien mieux ainsi. Voici donc l'invocatrice de lumière et sa protectrice.

Elle cracha presque les derniers mots de sa phrase, comme si c'était une énorme blague. Mais sur ce point, je devais bien avouer que mon opinion regoignait le sien.

Je vois que ce titre que l'on m'a donné vous dégoute autant que moi. Lui dis-je.

Ce titre n'a pas lieu d'être. De même que votre présence en ces lieux. Sortez.

Sa voix toujours aussi sèche me gifla. D'accord, elle ne m'aimait vraiment pas, cette Baghra. Mais je voulais des réponses à mes questions avant de la laisser tranquille.

- Je partirai... Mais dites-moi d'abord ce que je suis. S'il vous plaît.

- Pff... Je ne vois pas l'intérêt de vous répondre, insolente. Surtout quand vos manières sont aussi déplorables. Dehors !

Alina observait la scène, les yeux allant de l'une à l'autre. Elle ne savait pas où se mettre... Bon, j'imagine que la priorité revient à l'invocatrice. J'aurai tout le temps nécessaire pour revenir voir Baghra Yaga. Je posais ma main sur l'épaule d'Alina en signe d'apaisement avant de refaire face à la vilaine sorcière.

- D'accord... Mais nous nous reverrons quand vous serez de meilleure humeur. À tout à l'heure, Alina.

- Où vas-tu? Me demanda-t-elle, un peu paniquée.

Je sors comme on me l'a si gentiment ordonné. J'en profiterai pour me balader un peu. Avec de la chance, je trouverai quelqu'un d'autre à énerver. Plaisantais-je en m'éloignant d'elle lentement.

- Hmm... Je ne pense pas que vous aurez à chercher loin avec cette attitude.

Mais je n'écoutais déjà plus les remarques désobligeantes de cette sorcière. On m'a toujours dit d'être gentille avec les personnes agées. Leur aigreur est souvent due à la solitude et au manque d'affection. Mais en même temps, qui aurait envie de passer du temps avec une femme semblait vous juger sans même vous connaître et vous rejeter à coup de remarques blessantes.

Istorii zabivatyy (Histoire oubliée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant