Chapitre 40 : Alina

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Je réussis à me glisser silencieusement à l'intérieur du périmètre du camp. Six patrouilles de deux soldats faisaient le tour, mais il n'y avait pas de tour de guet. Je ne pus m'empêcher de sourire sarcastiquement en observant l'absence de surveillance près de la tente du général. Apparemment, il était assez confiant en sa puissance pour négliger la protection de son propre espace.

Prétentieux, pensai-je avec dédain.

Avec une assurance feinte, je poursuivis mon chemin à travers le camp. Je choisissais d'arborer une expression à mi-chemin entre la confusion et l'égarement, donnant l'impression que j'étais là par erreur. Les soldats la dévisageaient, mais mon attitude peu assurée les amenait à la considérer comme une simple recrue égarée.

Au détour d'une tente, je fini par repérer deux soldats qui discutaient près d'un feu de camp. Je m'approchais d'eux, avec un air innocent.

- Excusez-moi... dis-je d'une voix hésitante, je cherche la tente des nouveaux, je voulais me débarbouiller un coup et me changer, mais je ne sais pas où elle se trouve."

Les soldats échangèrent un regard, semblant perplexes devant mon apparition inattendue. L'un d'eux haussa les épaules. Il devait y avoir pas mal de brassage de nouvelles recrues dans un camp immense comme celui-ci. Ils n'avaient pas le temps de mémoriser les visages.

Désolé, petit. Tu t'es planté de côté. C'est la tente là-bas pour te trouver un bon uniforme et te débarbouiller. Tu devrais te dépêcher, l'appel est dans un quart d'heure. Me lança le deuxième.

Ah, merci, répondis-je avec un sourire reconnaissant. Je me sens toujours perdue dans ces camps. Tant de tentes, on pourrait s'y égarer si facilement. Bon appétit.

Je poursuivis mon chemin vers la tente que l'on m'avait indiquée, me mêlant habilement aux allées et venues des soldats. Une fois arrivée dans l'abri, je pris une des tenues mises à disposition. Maintenant vêtue comme l'un des leurs, je marchais d'un pas confiant, évitant habilement les soupçons qui pourraient peser sur moi. Ma destination se rapproche à chaque pas. La tente de Kirigan se tenait là, majestueuse et à côté, plus petite, mais quand même classieuse, celle qui devait être à Alina. Il y avait deux gardes Grisha devant. Une Inferni et un Feydor.

OK... Je vais devoir attendre la relève pour faire quoi que ce soit.

Je décidais de me cacher derrière une caisse. Le ciel était couvert et la lumière commençait à baisser, nous étions en fin d'après-midi. Après quelque temps, l'Inferni entra à l'intérieur. Elle ressort avec une moue désapprobatrice sur le visage.

Elle refuse de manger, l'entendis-je dire.

– Son amie a pris la poudre d'esquanpette pour lui voler l'amplificateur que notre général recherche depuis des années. J'aurais l'appétit coupé aussi à sa place. Expliqua Feydor d'une voix calme.

Je ne sentais aucune animosité, ni aucun jugement dans son ton. Je l'aimais bien ce gars.

Génial, Kirigan m'a pourri jusqu'au bout, ce sale rat ! Je ne peux pas rencontrer Alina dans ces conditions. Je vais devoir lui remettre le collier sans qu'elle me voit. Sinon, j'étais bonne pour le cachot le plus proche.

Finalement, les deux Grishas s'éloignèrent assez longtemps pour que je puisse me glisser rapidement à l'intérieur. Il y avait des caisses et des tentures en peau de bête tout autour de la tente. Je m'empressais de me cacher derrière l'une d'entre elles. Alina était assise devant une coiffeuse, la tête posée sur sa main, elle regardait son reflet d'un air absent.

Istorii zabivatyy (Histoire oubliée)Waar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu