Chapitre 20

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Star forever

Pff. Bon, je suis sûre que Bianca s'habituera aux nouveaux mauvais côtés de sa vie. Elle m'a envoyé des messages toute la nuit, hier, pour me demander mon avis sur tel ou tel commentaire. Ce matin, je lui ai répondu un long message pour lui dire de ne pas se préoccuper de l'opinion des gens à son sujet. Ils oublieront. Un buzz, qu'il soit bon ou mauvais et le lendemain, c'est un nouveau buzz qui attire l'attention de ces charognes. Tout ce dont ils ont besoin, c'est d'une personnalité à critiquer pour oublier l'espace de quelques minutes qu'ils ont d'insignifiantes vies de merde — mais ça, leur patron se charge bien de le leur rappeler, en général. Ces personnes sont toxiques. Il s'agit là de la vermine de notre société. Les haters. Des négatifs des extrêmes qui se fichent du tiers comme du quart et qui n'ont d'autre vocation que celle de déverser de la haine sur les autres parce qu'ils se détestent eux-mêmes.

— Bien dormi ? me demande Percy avec un thé à la main.

Je fronce les sourcils. Est-ce qu'il m'a pris pour une saleté de britannique ou pour une prof de yoga ? Quand je me lève, le matin, j'ai soit besoin de mon shaker, soit de mon café.

Par politesse, je décide quand même de ne pas décliner sa proposition et attrape le thé.

— Bon, je suis sûr que tu vas pouvoir récupérer une clé de ta chambre, aujourd'hui.

— Tu en as déjà marre de moi ?

Le sourire qu'il me tend est absolument adorable. Le meilleur, dans cette histoire, c'est sans doute que Percy est torse nu et je ne m'attendais pas à un physique aussi avantageux venant de lui. Je l'imaginais plutôt du genre artiste maudit, incompris, qui n'a jamais entendu parler du mort « sport » et dont la branlette est encore la seule véritable occasion de faire quelque chose de ses mains, mais j'ai l'impression que je me suis trompée.

— Prépare toi à devenir la star du campus, après ce qu'il s'est passé. Les ragots vont déjà bon-train.

— Je m'en tape.

— Ça, j'avais compris.

Toujours relativement taiseux, Percy s'assoit à son bureau pour siroter son thé, avant de se préparer.

— J'ai bien besoin d'une bonne douche, lâché-je en m'étirant.

— Ah ouais ? Bah tu vas surtout avoir besoin d'une serviette et de nouveaux vêtements, donc tu ferais mieux de te rendre à l'accueil du bâtiment administratif pour en réclamer une dès que tu auras l'occasion. Mais, vu que ça n'ouvre pas avant 8 h...

Je lance un regard languissant en direction de la garde robe de Percy et celui-ci fait rouler ses yeux dans leurs orbites avec lenteur.

— Bien. Tu peux prendre des vêtements à moi. Mais tu as intérêt à me les rendre propres.

J'opte pour un jogging. L'élastique est serré, cela me permet de l'enfiler sans trop de problème et qu'il me tienne au corps, même si j'ai l'air un peu ridicule. Pour le haut, je sélectionne un t-shirt blanc simple qui me retombe presque jusqu'aux genoux. J'aurais presque pu me contenter uniquement de ça, tant il est ample. Percy est vraiment grand. Je ne m'étais pas rendue compte à quel point. Au moins, je suis habillée et je vais pouvoir me laver.

— Bon, où est ta douche ?

— Ma douche ?

Percy éclate de rire.

— Ne me dis pas que...

— Mais tu sors d'où, au juste ? Les cours ont commencé depuis trois mois. Ce sont des douches communes. Bon courage.

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