Twins Campus

Chapitre 31

31

Irrelevant

— Suivant, déclaré-je en appuyant ma joue contre ma main.

En virant Nate et en décidant de reprendre un assistant, je n'imaginais pas que ce serait aussi compliqué. Dans un premier temps, je suis tenue de faire passer aux prétendants une petite entrevue rapide pour trier les profils. Ensuite, je dois les recevoir dans un lieu neutre pour m'assurer de leur sérieux. De ce que j'ai compris de sa vie, mis à part son producteur, son assistant et son coach sportif, Camilla est globalement seule. C'est elle qui l'a voulu ainsi. Elle n'a pas souhaité s'entourer d'une équipe de trente personnes comme certaines stars qui n'hésitent pas à déléguer toutes les tâches les plus élémentaires.

Une véritable file d'attente s'est formée au coin de la rue, depuis que j'ai lancé cet appel sur les réseaux sociaux. Je n'aurais pas dû m'y prendre de cette façon. J'aurais dû contacter une agence qui m'aurait aiguillé sur la bonne marche à suivre. Au lieu de ça, je cause un véritable embouteillage piéton dans la rue. La plupart des personnes qui se présentent à moi ne sont même pas vraiment intéressées par le job. Elles font quatre à cinq heure de queue simplement pour me voir, prendre une photo et discuter un peu. Je n'ai pas le temps pour ça. Je suis désespérément à la recherche d'un nouvel assistant. Pour me protéger durant cette tâche de recrutement, j'ai fait appel à Teddy, pour qu'il reste à mes côtés. Habillé comme un agent de sécurité, il fait office de distraction à ceux qui aimeraient me faire la tête au carré juste pour le plaisir. Il y a des tordus, parfois, dans la nature... Et j'aime mieux m'en méfier.

Après tout une journée d'entretiens tous plus infructueux les uns que les autres, je demande à Teddy de me raccompagner chez moi, en voyant que nous sommes toujours suivis par une horde de fans en grimpant dans la voiture.

Une fois installés, je soupire longuement.

— C'est vraiment dommage pour Nate. Il était sympa, ce petit gars, lance-t-il.

La simple évocation de son nom me donne des sueurs froides et la boule au ventre tant l'angoisse me reprend. Je me sens tellement coupable de l'avoir congédié. Je ne pense pas que je puisse me le pardonner un jour.

De retour dans mon appartement, je m'assois sur le canapé, puis réfléchit à la situation, mon téléphone entre les mains.

[[Salut, Nate. Je voulais juste savoir comment tu allais]]

Non. C'est nul. Je dois être plus franche.

[[Salut, Nate. C'est très difficile de trouver un assistant aussi compétent que toi]]

C'est naze. Ce serait faire passer le boulot avant ses émotions et il ne mérite pas ça.

[[Nate... Tu me manques]]

Voilà qui est déjà beaucoup plus personnel et surtout, beaucoup plus vrai. Ce ne sont pas vraiment les services de Nate, qui me manquent, mais sa présence. Et je m'aperçois, en y réfléchissant, que d'autres potentiels assistants rencontrés aujourd'hui auraient pu faire tout aussi bien que lui. Le problème, c'est qu'ils ne sont pas lui. Et cette affaire n'est plus seulement professionnelle. Elle est, au contraire, devenue très personnelle.

Je vois que mon message n'a pas été délivré. Le destinataire a bloqué mon numéro. Putain... Alors, tout est vraiment terminé.

Je n'arrive pas à le croire.

Déterminée, je décide d'appeler le chauffeur de Camilla. Il s'appelle George. Et même s'il est discret, il accompagne tous mes trajets depuis quelques temps. Lui, il doit savoir où se trouve Nate.