Chapitre 34

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The secret

Une fois dans la chambre de Percy, celui-ci se tourne vers moi avec un air de défiance.

— Tu ne t'arrêtes jamais, hein ? Je ne pensais pas que tu étais le genre de fouine à ne pas lâcher l'affaire, comme ça.

— Je veux juste comprendre pourquoi tu es aussi con, avec moi.

Percy me regarde droit dans les yeux, comme s'il essayait de me foudroyer. Si ses iris avaient été des mitraillettes, je serais morte sur le coup. Et puis, tout retombe. En un instant, il baisse sa garde, se prend le visage entre les mains et s'assoit sur son lit.

— Tu ne peux pas, Bianca. Enfin, je veux dire... Ce n'est pas de ta faute.

— Ah, ouais, je le connais le « c'est pas toi, c'est moi ». Pas besoin d'en rajouter, merci.

J'ai compris. Ce type est vraiment un connard qui va me la jouer de cette façon et je n'ai aucune envie d'entendre ce qu'il s'apprête à dire pour sa défense. Je suis venue jusqu'ici pour avoir une réponse et celle-ci est d'une banalité affligeante et provoque en moi une grande déception. Je pensais que Percy était différent des autres mecs. Alors, c'est vrai que d'ordinaires, les autres gars auraient plutôt été du genre à baiser, puis ensuite à jeter. Lui, il n'a même pas voulu franchir la première étape. Est-ce que je le dégoûte tant que ça ?

Je tourne les talons et attrape la poignée de la porte, mais il saisit mon bras pour que je reste. Son contact m'électrise et lorsque nos yeux se croisent de nouveau, j'ai l'impression que je vais sombrer dans un abysse sentimental sans fond. Parce qu'à travers ses iris, je vois tout un monde de peine et de mélancolie, mais aussi beaucoup de colère. Il me retient avec force et douceur à la fois. Percy, c'est ça : la croisée des mondes. Le mélange des contraires et des opposés qui luttent sans cesse dans un même corps. On dirait qu'un ange et un démon mènent une bataille sans merci à l'intérieur de lui pour savoir qui prendra les commandes.

— C'est la vérité. J'ai un problème. Un vrai... Un vrai trouble, avoue-t-il à mi voix.

Piquée de curiosité, je décide de lui laisser sa chance de s'expliquer. Qu'on me rejette ne me dérange pas : mais pas de cette façon. C'était particulièrement violent et sans possibilité de discussion. Pour une fois, Percy s'ouvre à moi.

— Je ne peux pas coucher, Bianca.

— Comment ça ? Qu'est-ce que tu racontes ?

— Je ne peux pas faire l'amour. J'ai des envies, mais... J'en suis tout simplement incapable, voilà, c'est tout.

Je me rassois à côté de lui, puis entame la discussion pour essayer de comprendre la nature de ce trouble.

— Je ne comprends pas. Ce n'est pas comme si tu étais impuissant, j'ai bien senti quelque chose en-dessous de moi quand je t'ai grimpé dessus.

— Ouais, c'est vrai. De de côté-là... Ça va.

— Alors quoi ? Tu peux être un peu plus clair, s'il te plaît ? Je ne comprends pas !

— Mon père était un violeur. Il violait ma mère, quand j'étais petit. Traumatisée à tout jamais par ce qu'elle avait enduré, elle s'est donnée la mort quand j'avais quinze ans.

Je reste bouche bée. Je ne sais pas quoi lui répondre. De toute façon, peu importe : aucune de mes parole ne pourra vraiment le réconforter dans cette épreuve.

— Je... Je suis désolée, Percy, mais...

— Tu ne comprends pas ?! Je déteste ça. Je ne peux pas me résoudre à le faire. Je veux dire... À coucher avec quelqu'un. À pénétrer. J'ai le même sang que lui dans les veines, j'aurais trop l'impression de lui ressembler, alors que je veux simplement qu'il crève.

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