Twins Campus

Chapitre 33

33

Demon

George s'arrête au niveau de la salle de sport, puis me laisse descendre seule en me demandant, encore une fois, si je suis bien sûre de moi. L'endroit a l'air plutôt mal fréquenté et s'apprête à fermer.

— Ça va aller. Merci, George.

Je passe les portes avec assurance et suis tout de suite arrêtée par celui que je devine être le propriétaire de la salle.

— Je peux voir votre carte d'abonnement, madame ?

— Je suis Camilla Estadillas, donc voilà ce qu'on va faire : je vous fais une story sur Instagram et vous me laissez passer. C'est bon ?

— Bienvenue chez Street Fit.

La réponse fuse immédiatement et je tiens parole en mentionnant la salle de sport auprès de mes abonnés. Voilà qui devrait leur faire une sacrée pub.

— Maintenant, vous pouvez peut-être répondre à mes questions. Vous connaissez Nate ?

— Bien sûr. Il s'entraîne là-bas, rétorque-t-il en me désignant un coin de la salle. Il est presque prêt pour le championnat ! Hé, je peux prendre une photo ?

Je secoue la tête pour refuser, beaucoup trop pressée de me rendre auprès de Nate. Toute l'énergie que j'ai déployé jusqu'à présent était pour le revoir. Rien de plus. Je n'ai même pas vraiment réfléchi à ce que j'allais lui dire une fois que je me retrouverais en face de lui. Maintenant, je n'ai plus le temps d'y penser. Je dois agir.

Je m'approche doucement et observe Nate. Il est torse nu, gants de boxe aux poings, en train de frapper à répétition dans un sac de sable suspendu au plafond. À en juger par son état de transpiration, il est là depuis longtemps, en train de s'entraîner. La sueur dessine encore mieux les formes de son corps musculeux.

— Nate ?

Mon ex assistant tourne la tête vers moi avec surprise. Il n'a vraiment pas l'air ravi de me voir. À vrai dire, je peux le comprendre : je me suis comportée comme une vraie plaie, avec lui. Je n'aurais pas dû le licencier de la sorte. J'ai choisi ma carrière au lieu de la sienne, sans même prendre la peine de le défendre auprès de toutes les personnes qui l'accablaient et voulaient sa peau. J'aurais peut-être pu utiliser mon statut pour lui assurer protection, mais je n'ai rien fait alors que lui, n'aurait sans doute pas hésité.

— Qu'est-ce que tu veux, Bianca ?

Je lance des regards furtifs autour de moi.

— Je t'en prie, ne m'appelle pas comme ça, tu sais bien que...

— Je crois que je ne travaille plus pour toi. Je me trompe ?

Comme s'il n'avait pas la moindre envie de poursuivre notre conversation, Nate reprend ses coups de poing dans le sac de sable. Avec plus de force encore que lorsque je suis arrivée.

— On m'a dit que tu t'entraînais pour un championnat ? Qu'est-ce que c'est, au juste ?

— Un tournoi de boxe, rétorque-t-il en plaçant ses mains sur le sac de façon à l'immobiliser.

Ceci fait, il soupire, puis plante ses yeux dans les miens. Ses cheveux bouclés, trempés de sueur, sont plus raides que jamais.

— Qu'est-ce que tu veux ? finit-il par demander, comme si la question lui brûlait les lèvres depuis le début.

— Je... Je voulais m'excuser.

— C'est bon, tu peux y aller. J'ai à faire.

— J'aurais dû prendre ta défense comme tu prenais toujours la mienne.