Chapitre 32

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Everyday is my birthday

Les relations sont plus froides que jamais, en cours. Je sens que j'ai crispé tout le monde. Percy ne veut plus me parler, Vicky et ses amies sont distantes et ne m'approchent plus, se contentant de parler de moi dans mon dos et de ricaner à mon passage. Cole me lance des regards mauvais. Je suppose qu'il attend le bon moment pour me tomber dessus et me foutre une raclée. Quant à Jessica, elle m'évite comme la peste après ce qu'il s'est passé chez elle. En d'autres termes, toutes les personnes que j'ai rencontré jusqu'à présent, dans cette nouvelle vie, me détestent.

J'avais promis à Bianca que je ne mettrais pas le bordel dans sa vie, mais on dirait que le chaos est une constante, chez moi et que je ne peux pas m'empêcher d'être comme je suis. Je n'arrive pas à être autre chose que moi-même et moi-même, c'est le désordre en personne. Avant, tous ces gens ne détestaient pas Bianca. Ils la méprisaient ou l'ignoraient, mais ils n'étaient pas en colère contre elle.

Ça ne peut plus durer. Des jours que je mange seule, que je suis dans mon coin, en classe, comme une pestiférée.

— Bien, sortez vos livres. Nous reprenons aujourd'hui sur les Hauts de Hurlevent. J'espère que vous l'avez tous lu, comme prévu.

Bien sûr que non. La moitié de la promotion se fiche pas mal de ce vieux bouquin de la littérature anglaise. Au mieux, les élèves dans cette salle ont regardé le film. C'est tout.

— Vous aurez un exposé à réaliser sur cet ouvrage, dans deux semaines. Nous allons profiter d'être au complet pour composer les groupes. J'imagine que vous avez déjà tous une petite idée d'avec qui vous souhaitez être partenaires.

Les mains se lèvent une à une, et le professeur note les groupes et distribue les sujets qui vont avec. Parfois, il s'agit de questions sémantiques à propos de l'évolution de la langue depuis le XIXe siècle, parfois, des interrogations sur le livre en lui-même. Enfin bon, peu importe, je n'ai pas de groupe.

— Tout le monde est passé ?

Je ne réponds rien. Je ne veux pas être remarquée.

— Bianca. Je ne crois pas que vous ayez de partenaire.

— Si, je...

— Vous serez avec Percy. Il n'en a pas non plus.

Ah, oui, j'oubliais ce détail. Si je suis une pestiférée, Percy l'est tout autant depuis qu'il a pris ma défense dans la salle de bain de Jessica. Les gens adorent les dramas et les comportements violents et virils. En revanche, ils n'aiment pas les cinglés dans le genre de Percy, qui manquent de tuer un camarade de classe sur un coup de sang.

L'intéressé relève la tête de ses foutues notes.

— On peut choisir de ne pas avoir de groupe et de faire ce travail seul ?

Quel connard.

— Je regrette, Percy, le but de l'exercice est aussi de vous pousser à la collaboration les uns avec les autres. Lorsque vous entrerez dans le monde du travail, pour ceux qui ont la chance de ne pas déjà y être, vous vous apercevrez que vous choisirez rarement vos collègues.

— Et si on n'a pas prévu de travailler et de reprendre l'entreprise familiale ?

— Très amusant, Cole. Vous auriez peut-être dû choisir une autre filière, dans ce cas.

Le jeune héritier hausse les épaules en riant, sans doute très fier de sa blague.

Percy lance un regard dans ma direction. Oh, bon sang, tout le dédain que je vois dans ses yeux me dégoûte déjà. Je sens que ce travail de groupe va être un véritable supplice. Je suis à deux doigts d'envoyer un message à Bianca pour lui dire que je veux tout arrêter et reprendre ma place. Mais j'ai de l'ego. Plus que de raison. Et ce serait avouer que j'ai absolument tout foiré dans sa vie et dans sa scolarité. Ne serait-ce que par respect pour elle et par fierté, je dois tout arranger avant de retourner à mon train de vie de star.

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