🦋 PROLOGUE🐍

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🎶 Song : Summertime Sadness de Lana Del Rey 🎶


Manhattan, New York.

Été 2019. Deux heures vingt-deux.



La pluie torrentielle me fustige la peau. Une douleur, digne d'une morsure d'un hippopotame, met, tout mon être, en lambeaux. Douleur qui s'évanouit sous la coupe d'un autre calvaire : les dagues empoisonnées qui tailladent ma cervelle. Mes paupières se ferment, espérant éradiquer cette géhenne. Tentative totalement vaine... Cette même sensation de recevoir des coups de couteaux au cerveau me flagelle. Je suis certaine de libérer plusieurs râles de désolation, toutefois, le son ne parvient pas à mes orillons. Seuls la rage du ciel, le bruit de la pluie ainsi que mon pouls chevrotant bourdonnent dans mes tympans.

Les mirettes désormais entrebâillées, je tente d'insuffler de l'air à mes poumons asphyxiés. Erreur monumentale : chaque inspiration me démontre douloureusement que mes côtes ainsi que ma cage thoracique sont pulvérisées.

Mon pouls s'affole au gré de la peur que ce soit ma dernière heure sur cette terre.

C'est donc ainsi que je vais mourir, sans un adieu à mon père...

Des larmes emperlent mes joues, se confondant très vite aux perles de pluie qui fouettent mes traits. Les yeux clos, je prie ce Dieu que mon père dénote comme la Divinité. La seule réponse immédiate que je reçois : une foudroyante douleur dans le cœur. Mes espoirs se meurent.

Désireuse de rester en vie, j'ordonne à ma tête... ma bouche, mes bras ainsi que mes jambes de se mouvoir. Mon corps étendu sur l'asphalte mouillée, inerte et lourd anime en moi à nouveau le désespoir.

Je vais vraiment mourir ainsi... Seule... Agonisante...

Mes paupières deviennent pesantes. Un voile se glisse soudain devant mes yeux qui ne cessent de s'ouvrir et se refermer au ralenti. Ma fin est proche... Si proche que le film de ma vie se déroule dans mon esprit. Je me revois enfant, à Madagascar, jouant devant ma défunte mère. Je me revois, adolescente, pleurant dans les bras de mon père. Je me revois jeune adulte, fraîchement débarquée aux États-Unis, la tête pleine de rêve... Je me revois surtout quelques minutes plus tôt, dans cette ruelle sombre, témoin d'un sacrilège...

Ce sacrilège qui va me coûter la vie... J'aurais dû rester dans cette boîte avec Pia, James et tous mes amis.

L'enclume des regrets me broient le cœur. Elle se mêle à ma douleur. Je pense aussitôt à mon père. À son calvaire... À ses pleurs, à l'annonce de mon sort funeste. Cette pensée qui me dilacère les viscères, anime en moi, une nouvelle fois, un instinct de survie titanesque. Je tente de gémir un appel au secours qui se meure, à mon plus grand malheur, dans la nuit.

FABIANAWhere stories live. Discover now