Rayonnante. Compatissante. Assourdissante.
Après un accident qui la plonge dans le coma, Fabiana s'extirpe de sa léthargie, deux ans plus tard, sans le moindre souvenir de qui elle est, ni de l'événement qui l'a entraîné sur ce lit d'hôpital.
Épaulé...
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♬ Playlist ♬
🎶Renegade (Original + Remix)🎶
🎶Under the Influence - Chris Brown🎶
Manhattan, New York.
Lundi 05 Septembre 2022. (À huit heures huit)
La voix gutturale de Slaugh dont je décèle plusieurs tremolos mal assurés vibre jusqu'à mes entrailles. Je tressaillis. Pendant quelques secondes et malgré cette voix me suppliant de dissimuler mon corps, chacun de mes membres demeurent immobiles, comme s'ils faisaient une grève générale.
Sauf mon cœur.
Lui martèle ma cage thoracique, désirant sans aucun doute s'évader de ma poitrine, afin de fuir cet endroit. C'est ce que je souhaite ; pouvoir échapper à son regard. Ce regard qui brûle chaque centimètre de ma peau. Ce regard qui me rappelle soudain que je suis presque nue devant lui. Cette pensée me fait l'effet d'un saut d'eau froide. Je me réveille de ma léthargie. Tandis que je ramasse, d'une main tremblante, mes vêtements sur le sol, il déclare sur ce même ton mal assuré :
— Je t'en supplie, Fabiana, rhabille-toi.
Chaque note de sa voix résonne en moi. La sensation étrange d'avoir ses doigts sur mon épiderme m'assaille à un point que j'en frémis, les paupières closes. Consciente de ma réaction, mes yeux s'arrondissent avant de me claquer mentalement.
Au lieu de délirer sur sa voix et l'effet que ça te fait, tu devrais t'habiller.
Je m'exécute, sans attendre. Dans un murmure, il prononce un « merci », avec cette intonation teintée de soulagement. Ce genre de soulagement qui laisse croire qu'il vient d'échapper à une catastrophe. Intriguée, je pivote, d'un mouvement lent, vers lui. La paupière fermée, Slaugh expectore des soupirs hachés. Sa main frémissante ne cesse de glisser dans ses cheveux ébouriffés. Mon regard se braque sur ses doigts. Ils ne sont pas dissimulés par des gants. Estomaquée par cette vision, je demeure immobile, les yeux rivés sur ses mains. Ses phalanges sont d'une blancheur à en faire pâlir un fantôme. Je ne m'attarde pas une seconde de plus sur ce détail. Ce qui accapare désormais mon attention, c'est l'impression que me donne ses mains ; elles me semblent douces. Juste pendant une seconde, la toile de ses doigts me caressant le visage s'ébauche dans ma tête. Outrée par mes pensées, je me claque mentalement.
Je mets cette attitude sur le compte d'un manque de sommeil.
La main de Slaugh continue de se frayer un chemin dans sa chevelure mouillée. Pendant une micro seconde, je me questionne sur la raison de son attitude, jusqu'à ce qu'une voix me susurre « c'est parce que tu lui fais de l'effet, Fabiana. Ce même effet que tu produis lorsque tu danses lascivement sur la piste de danse ».
