🐍 CHAPITRE 47 : SLAUGH 🐍

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🎶 Renagade - Aaryan Shah 🎶


Samedi 03 Septembre 2022.

À dix heures cinquante-sept. (Manhattan, New York)



Une seule pensée tournoie dans ma tête face à son expression narquoise ; lui coudre les lèvres, dans le but de tuer son rictus. Le film de tout ce qui ont eu la chance d'avoir la bouche cousue par mes soins se rembobine dans ma tête. Le venin de la fureur se dissipe de mes veines, égorgé par ce tourbillon d'adrénaline. La douce sensation d'avoir plusieurs colonies de fourmis sur mes paumes me submerge. Mes mains en tremblent. Je serre et desserre les doigts, à plusieurs reprises, cependant cette impression demeure. La pellicule de Fabiana sur la chaise, dans ma salle de torture, et de moi face à elle, prêt à lui suturer les lèvres exacerbe cette tempête d'émotions. Une voix dans ma tête me supplie de m'exécuter.

Ça ne va rien changer à sa vie, elle est déjà muette.

Cette même voix ne cesse de répéter « fais-le ». L'envie ne m'en manque pas, cependant, les réactions de ma mère, de Kate ainsi que d'Hermine me retiennent. Notamment celle de Hermine. Voir Fabiana avec la même tête que Bianca Santos dans Ouja la traumatiserait à jamais.

Il n'est pas question de l'accabler encore alors qu'aujourd'hui une amélioration s'est opérée. Je me hais de l'avouer, mais, c'est grâce à cette ingénue face à moi.

Je laisse fuir un soupir d'exaspération.

Mon attention capte soudain le changement d'expression de Fabiana. Ses pupilles se dilatent. Entre ses lèvres, un râle d'exaltation se libère. Son sourire qui était narquois, se transforme en ce sourire que j'arbore souvent face à mes victimes. J'arque un sourcil, jusqu'à ce qu'une douce pensée serpente dans mon esprit.

J'avais raison ; elle a une part d'ombre qui ne demande qu'à sortir. Est-ce que je dois l'aider à libérer toute la noirceur qu'elle peut ressentir et le montrer au monde ?

Mon cœur enchanté par cette réflexion bourdonne dans mes tempes. Le désir de m'empoisonner à la nicotine m'inonde. Mes doigts tremblent davantage. Je suis sûr d'avoir l'air sous l'emprise de cocaïne. Voir pire ; d'un malade mental. Sur l'échelle de mes préoccupations, cette idée est à la dernière place. Tout ce qui m'importe désormais, c'est la concrétisation de cette douce idée.

Faire d'elle une personne aussi mauvaise que le chef des Bogsuja que je suis, ça serait merveilleux !

Je souris. Ses cils papillotent à une vitesse folle. Ses lèvres s'entrebâillent. Son corps s'éloigne du mien.

— Tu as trois secondes pour me laisser passer ! mime-t-elle.

Ses doigts tremblent encore. Face à l'idée qu'elle puisse encore m'imaginer en tant que vi...vi... vi.., une boule de démolition invisible fracasse ma poitrine fracturant mon cœur. Le portrait de Sun-Hi me broie à nouveau le cerveau. Déterminé à la chasser de mon esprit, je me mords l'intérieur de la joue. Le goût ferreux de l'hémoglobine me permet de ne pas m'enliser dans ce maudit souvenir.

FABIANAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant