🦋CHAPITRE 7 : FABIANA🦋

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🎜Angels Like You – Miley Cyrus 🎜


Bellevue Hospital, Manhattan. (Jeudi 23 Décembre 2021)

À sept heures sept.


La sensation de recevoir une enclume sur la tête me gagne. Ma respiration pantelante résonne au ralenti dans mes oreilles. Mes paupières sont, elles aussi, en mode décélération. Les mouvements de Kate et de mon père, également.

Les sourcils froncés, mon regard papillonne dans la pièce. Tout est en mode ralenti ; même les bips. J'ai l'affreux sentiment d'être dans un film, au moment où le personnage reçoit une mauvaise nouvelle et que le monde semble soudain s'effondrer autour de lui. Le dessin de Stiles, lorsqu'il reçoit l'appel qui lui indique que le père d'Allison a été capturé se peint dans ma tête. Je me rends alors compte que je suis dans le même cas : une crise d'angoisse m'étouffe. Une voix dans ma tête me chantonne que je n'aurais pas une Lydia qui va m'embrasser pour éclipser cette crise. Une larme solitaire coulisse jusqu'à ma bouche frémissante.

Je tente de m'apaiser, cependant, les mots de Kate qui valsent en boucle dans mon cerveau me l'interdisent. Ma tête m'incite à oublier chaque syllabe prononcée. Mon cœur que j'écoute plus que ma raison, ne cesse de ressasser sa phrase. Particulièrement la dernière partie.

Me voir morte ne lui ferait rien.

Plusieurs autres enclumes accablent tout mon être. Le monde autour de moi s'évapore. Le regard vissé sur mes mains désormais tremblotantes, je ne parviens pas à effacer la phrase de Kate de mon esprit. Au loin, des échos de voix sonnaillent. Je ne prends pas la peine de me pencher sur cela. Toute mon attention, c'est la haine de cet homme que je ne connais pas qui la monopolise.

C'est la première depuis mon réveil que je me confronte à la haine d'une personne. C'est horrible. J'ai la sensation d'être étranglée par des mains invisibles.

Les mirettes closes, je tente d'insuffler à mes poumons de l'oxygène. Sans succès ; la toxine de la haine de ce Jae-Wook ulcère ma cage thoracique à chaque inspiration. La douleur est telle qu'une grimace me torsade les traits tandis qu'un gémissement se glisse entre mes lèvres. Désormais, c'est la sensation désagréable de mourir qui m'asphyxie. Mon rythme cardiaque galope à cette idée. La force de vivre irradie soudain tout mon être. Je me recorde sur-le-champ les conseils de mon père pour me calmer. Le tableau de mes parents commence à s'ébaucher dans ma tête lorsque sans que je ne comprenne pourquoi, la toile de moi, titubant dans une ruelle sombre lors d'une nuit pluvieuse se mosaïque dans ma boîte crânienne. Apparaît alors un homme, dos à moi, vêtu de noir, la main qui brandit une arme. Je me statufie sur place, le cœur au bord de l'implosion. Mon sac à bandoulière s'écrase au sol. Sur le point de découvrir le visage de l'homme, je me vois réveillée par des mains qui me secouent. J'émerge de ce rêve... cauchemar... souvenir.

FABIANAWhere stories live. Discover now