Chapitre 43

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Rowan

Deux semaines que je vague entre l'hôpital et le QG. Ma mère a été plongée dans un putain de coma artificiel pour faire en sorte que son corps ne s'use pas avant qu'elle t'ouvre un donneur. Je n'ai pas vu ma traîtresse qui me sert de femme depuis l'accident de ma mère, et c'est parfait comme ça. Elle est partie vivre chez son père, ce qui doit la blesser encore plus. Je suis un énorme connard pour avoir dit ce que j'ai prononcé à l'hôpital, pourtant j'ai beau les regretter, si elle se tenait une nouvelle fois face à moi je lui répéterais la même chose.

Installé dans mon bureau, je fais tourner le liquide brun dans mon verre. Mes pensées lucides et alcooliques varient dans mon cerveau.

⁃ Salut, mon frère, ça va ? Me demande Jacob en entrant dans mon bureau

Aucune réponse

⁃ J'ai ma réponse... tu bois déjà, il est sept heures du matin.

Aucune réponse

⁃ Rowan... dit-il doucement quand il voit le nombre de bouteilles dans la poubelle

Toujours et encore, aucune réponse

⁃ J'ai essayé d'avoir des nouvelles de Summer

⁃ Et ?

Cette fois, ma bouche trouve sa putain de fonctionnalité !

⁃ Ah, un mot, on avance, remarque Jacob

⁃ Ta gueule

⁃ Deux !

Il évite de justesse la bouteille que je lui balance.

⁃ À une époque tu visais mieux... et ouvres moi ses rideaux, dit-il en se dirigeant vers ces derniers

La pièce est plongée dans le loir, je passe mes journées au bureau à boire dans le noir, pour essayer de ne pas penser à elles.

La lumière m'irrite la rétine, je pour un gémissement en me cachant les yeux. Je déteste l'homme que je redeviens.

Elle m'avait pourtant sauvé.

Mais également achevé.

⁃ Des nouvelles de ton père ? Me demande-t-il lorsqu'il s'assoit face à moi

Je secoue la tête pour lui dire que non.

⁃ Je crois qu'il est au courant de nos doutes

⁃ Rien à foutre

⁃ Comme ça c'est clair, ironise Jacob, on a repéré les hommes qui ont torturé Summer, aucune nouvelle de Franck, par contre les deux autres, on a leurs noms

Je relève la tête immédiatement.

⁃ Spencer Park et Cameron Fisherman

⁃ Tu as une adresse ? Je demande.

⁃ Non, mais on les a vu traîner vers le territoire des Racers à Boston

⁃ Qu'est-ce qu'il fout là-bas ?

⁃ Je ne sais pas Rowan, mais cette histoire ne sent pas bon du tout

Il se dirige vers la sortie et s'arrête avant même que j'aie parlé. Cet homme est le seul à lire en moi, malgré mon état.

⁃ Tu as dit que tu avais de ses nouvelles, dis-je

⁃ Robert m'a informé qu'elle mangeait plus et rester enfermé dans le grenier de sa maison, la où on l'avait trouvé la dernière fois

J'accuse le coup.

⁃ Tu es conscient que c'est sûrement Laura qui lui a dit de ne rien nous dire

⁃ Je sais

⁃ Alors pourquoi tu la hais à ce point ? Dit-il avec dégoût comme si c'était inconcevable

La rage monte et je hurle :

⁃ Parce que je ne peux pas l'avoir ! Je n'ai pas le droit, nous étions heureux, putain, Jacob, depuis tout ce temps j'étais enfin heureux et ma mère retombe malade, le ciel ne veut pas de mon bonheur.

⁃ Tu racontes des conneries ! Qu'est-ce que tu attends pour aller la voir ?

⁃ Non j'ai plu le droit

⁃ Tu es son mari Rowan

⁃ Mon père et celui de mon meilleur ami, qui lui a été tué par son père ont organisé son enlèvement, mariage arrangé, torture, etc., ce putain d'univers me laisse au moins la possibilité de la regarder, et je m'en contente

Le métal froid du médaillon se colle à la peau, me rappelant que mon cœur appartient à celle pour qui je ne peux plus voir le soleil sans penser à elle. Je me lève en titubant et ferme les rideaux sombres pour revenir m'avachir à mon bureau.

⁃ Va t'en maintenant

⁃ Bien chef, dit-il tristement

Putain...

Mon regard retrouve les deux cadres face à moi. Le premier est la photo de Summer et moi à notre mariage. Je me rappellerai toute ma vie, du moment où je l'ai vu sortir de la voiture, et rester bouche bée devant la petite église de Blue Lake. Je n'ai pas pu l'empêcher d'aller la voir, elle était assise par terre émue. C'est à ce moment où j'ai décidé de la rendre heureuse et qu'elle devait savoir que même si nous étions ennemis, je serai là.

Le deuxième cadre, c'est un dessin de Summer, elle l'avait dessinée le jour où Ginny est venue au QG. Lorsqu'elle était partie en furie, je m'étais retourné vers le canapé où elle était installée. J'ai vu ce dessin, tout d'abord interloqué puis intrigué par ce qu'elle peut être capable de faire avec ses mains. Pour être honnête, j'ai même eu l'impression que c'était une photographie.

Summer m'a dessiné devant l'autel de l'église. Il est parfait, parce que je vois comment elle m'a vue lors de notre mariage. Son dessin en dit plus que ce qu'elle pourrait me dire. Je parais inquiet et sûr à la fois, ce que j'étais réellement.

Elle me manque... mais c'est la seule manière de la protéger c'est d'être loin de moi. 

Rescue YouWhere stories live. Discover now