#SOLDAT | 05 - CONNOR

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✨️ Merci de soutenir mon histoire «IL N'Y A PAS QUE LA DINDE QUI SERA FOURRÉE À NOËL» en cliquant sur l'étoile ✨

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Je dois serrer les dents !

∞ ∞∞ ∞

Ce lundi matin, mon réveil est quelque peu perturbé. Au premier coup d'œil, je ne reconnais pas les lieux. Puis, petit à petit, je sors du brouillard et tout refait surface. Comme depuis un mois. La première chose qui me revient, ce sont les cauchemars de la nuit, le bruit des explosions, les cris de mes frères, l'odeur âcre de ce bain de sang exacerbé par la chaleur. Ce carnage d'où je suis sorti vivant.

Pourquoi ? Comment ?

Je n'ai toujours pas la réponse à cette question. Ce sentiment de ne pas être à ma place ou de l'avoir volée à ce soldat, qui était marié avec deux enfants. Pourtant, j'ai tout tenté pour le maintenir en vie, jusqu'à ce que les renforts arrivent. Je l'ai tenu dans mes bras pour entendre ses dernières paroles pour sa famille, jusqu'à son ultime souffle.

J'attrape mon portefeuille posé sur ma table de chevet et en retire une lettre scellée. Je dois la remettre à sa femme pour honorer ma promesse. Ça va être une nouvelle épreuve.

James aurait-il raison ?

Je n'étais pas assez qualifié pour assurer ce poste d'infirmier. Je n'étais qu'aide-soignant. Tout est dans le titre, je devais apporter mon aide. Lui faciliter les choses en préparant les pansements, les garrots, les perfusions... Je n'avais que très peu de notions de soins ou de médecine. La formation a été succincte et j'ai appris ce que je sais sur le tas avec Harry. C'est lui qui traitait l'urgence, qui posait les diagnostics, qui arrivait à sauver des vies. Pas moi. Mais voilà, il a pris une balle perdue et je me suis retrouvé nommé infirmier en attendant la venue d'un nouveau. Trois mois après, il n'était toujours pas là. Alors j'ai fait au mieux.

Je n'ai pas pu sauver autant de mes frères, que j'aurais dus, mais j'étais impuissant, seul et livré à moi-même.

Putain de larmes qui coulent sur mes joues. Un Williams ne pleure pas. La voix grave et sévère de mon père résonne à chaque fois dans ma tête quand des perles d'eau salée dépassent la barrière de mes cils.

Le regard fixé sur le plafond, je me morfonds, comme tous les matins depuis un mois. Je suis vivant, mais à quel prix !

Sortir du lit est une nouvelle épreuve. Ma jambe est engourdie, douloureuse et se mettre en route est toujours difficile. Pourtant, je ne renonce pas. Je pose mon pied par terre, je prends appui d'une main sur la béquille, de l'autre sur le chevet. Juste rester debout quelques secondes de plus que la veille. Mon cerveau doit comprendre que cette jambe doit remarcher. J'en suis capable.

Je me tiens droit sans le soutien de ma béquille. Et je compte à voix haute pour accentuer l'effort que je vais consentir malgré mes mâchoires serrées.

Il n'y a pas que la dinde qui sera fourrée à NoëlWhere stories live. Discover now