-Chap 38-

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PDV Harry

Je roulais en direction de mon appartement, au volant de mon range rover après avoir été ramené devant chez Beth. Nous avions été interrompus en plein moment un peu chaud par mon fichu téléphone. La chose la plus incroyable malgré la discussion très intense que nous venions d'avoir était l'appel soudain de ma mère.

Cela faisait maintenant 2 ans que je n'avais pas réellement vu ma mère en personne. Nous échangions toujours des coups de fil rapides, enfin elle m'appelait pour être exacte et c'est moi qui coupais court à nos conversations. Elle m'avait prévenu qu'elle arriverait à mon appartement dans un quart d'heure et j'avais été surpris par sa déclaration. Que voulait-elle ? Pourquoi avait elle fait tout ce chemin ?

Plus les minutes passaient et plus les questions martelaient mon cerveau. Les souvenirs avec ma famille me revinrent immédiatement. Comme par hasard, c'était lorsque j'avais avoué à Beth pour le départ de mon père que ma mère décidait de rentrer dans ma vie. Coïncidence ? J'avais avoué un de mes secrets à la jeune brune afin de lui prouver qu'elle n'avait pas besoin d'avoir peur de mon jugement. J'étais un homme tout à fait monstrueux et mon passé traduisait ma noirceur. Mais en avouant cela, je ne m'étais pas imaginer une seconde ce qu'elle m'aurait admis à son retour.

L'accident qu'elle avait provoqué semblait être un souvenir difficile à se remémorer. J'avais ressenti de l'émotion et de la culpabilité à chacun de ces mots, chacun traduisait la grande responsabilité qu'elle s'attribuait dans cette histoire. Il était vrai que ce qu'elle m'avait raconté sur ses actes et ses fréquentations avaient changé ma vision des choses. Je voyais toujours Elisabeth comme une fille charmante qui avait été brisée par le départ de ses pères mais je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit elle-même aussi sombre.

Elle m'avait parlé d'alcool et de soirées très chaudes et cela m'avais un peu troublé. Je n'imaginais pas ma Beth, si responsable et si droite, être dans ce genre de monde alors je ne pouvais qu'être étonné. Je percevais enfin pourquoi elle me disait tout le temps qu'elle n'était pas un ange. J'avais longtemps cru qu'elle se qualifiait de dangereuse à cause de son fort tempérament bagarreur mais c'était sa personnalité toute entière qui la rendait aussi dangereuse. Et bizarrement plus elle me parlait et plus je me rendais compte de l'évidence, je l'aimais parce qu'elle me ressemblait. Je l'aimais tout simplement parce qu'il me fallait quelqu'un qui a vécu l'enfer pour survire dans les ténèbres avec moi.

D'ailleurs je ne savais pas quel épisode était le plus étrange, son récit, la venue de ma mère ou mon « je t'aime » lancé inconsciemment ? J'étais totalement pris dans son chagrin et sa culpabilité et les seuls mot qui voulait sortir était ceux –ci, preuve d'un grand soulagement égoïste. Je n'étais pas, pour une fois, le connard avec la princesse soumise et innocente. J'étais enfin dans une relation un peu plus égalitaire et cela me faisait un bien fou.

J'arrivai devant mon bâtiment et retrouva sans difficulté la berline blanche de ma génitrice garée dans le parking. Je sortis après un énième soupir et je me dirigeai vers celle-ci. Aucune trace de ma mère dans sa voiture, elle avait dû monter. Je me dirigeai vers la porte de mon appartement après avoir cogité comme un malade dans l'ascenseur et je découvris la mine neutre de ma mère devant ma porte, adossée au mur. Ses longs cheveux auburn avaient pris un peu de longueur, caressant ses épaules et je perçu la couleur verte de ses prunelles si identiques aux miennes.

Quand je parvins à son niveau un sourire familier se dessina sur ses lèvres et elle s'avança vers moi. Elle me prit dans ses bras, enlaçant mes épaules, tendues et je tentai de me décoller de son emprise tendre. Je n'étais pas un grand fan des démonstrations d'affection en public encore moins quand il s'agissait de ma mère.

I'm too bad for you (H.Styles)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant