-Chap 66-

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PDV Beth

Nous étions tous installés sur la grande table du salon, et quand je disais tous, je parlais bien-sûr de ma mère, Harry et les deux officiers. Personne ne pouvait savoir à quel point j'étais actuellement dans une gêne pas possible. En effet, tous les papiers que j'avais dissimulé étaient étalés sur le mobilier et tout le monde pouvait jeter un coup d'œil dessus. Je me sentais comme mise à nue devant toute l'assemblée. De plus, les différents supports ou étaient gravés le nom de B retraçaient mes habitudes de vies...café, bibliothèque préférée, restaurant préféré...ce qui apportait encore plus un côté personnel. L'officier Kane fut le premier à donner son avis sur mes petits papiers.

- -Donc tu as reçu tout ça en seulement huit mois ? demanda Kane en se raclant la gorge, surpris par le nombre extravagant de mots.

- -Oui ! lâchais-je embarrassée.

- -Il y en a combien à peu près ?

- -250 et quelques.... soufflais-je à l'homme qui s'adossa à son siège en ouvrant de grands yeux.

- -Ok, ça en fait ! Et tu ne l'as dit à personne ?

- -Non, dis-je doucement en regardant ma mère qui fuyait mon regard, le sien empli d'agacement et de déception.

- -J'ai toujours dit que tu étais une putain de petite dure à cuire, raillait Kane en explosant de rire, ce qui ne fut pas le cas de Rauch.

- -Shawn, ne l'encourage pas ! siffla le deuxième policier. « Elle aurait dû tout nous dire depuis le début »

- -Tu ne peux pas me dire que tu n'es pas impressionné ! Elle est connue dans les postes américains comme une légende vivante. Quand j'ai été d'ailleurs à une conférence à New-York, on a fait que me rabattre les oreilles avec cette putain d'histoire dans tous les journaux.

- -Je le sais, je l'ai vécu, soupira Rauch vers son collègue toujours aussi emballé.

- - La fille fait moins d'un mètre 65 et a été capable de démanteler un réseau monumental âgé de plus de 6 générations et a mis hors d'atteinte deux des mecs les plus redoutés de tout New-York ! Il y a la moitié des gangs d'armements des Etats-Unis qui doivent la bénir pour avoir virer une sacrée concurrence.

Je m'agitais sur ma chaise, de plus en plus mal à l'aise par la remontée de souvenirs douloureux. Il était vrai que pour des officiers, mes actes devaient être perçus comme une victoire sur la criminalité, mais pour moi, il s'agissait d'un passé qui m'avait dévoré de l'intérieur pendant longtemps. J'avais beaucoup souffert avec la presse politique et judiciaire et cela n'était pas forcement quelque chose qui me rendait fière. J'avais fait une erreur et j'avais payé ma dette à la société. Harry dû percevoir mon mal-être, car il glissa sa main sous la table pour la mettre dans la mienne. Son contact me rassura immédiatement. Il décida de prendre la parole.

- -Evoquer le passé ne va pas aider les Sullivan à sortir de cette histoire. Qu'est-ce qu'on va faire maintenant ?

- -Eh bien, vu le nombre importants de courriers nous allons sûrement pouvoir ouvrir un dossier. Le capitaine ne pourra pas dire que cela n'est plus pertinent à présent ! précisa Rauch. « Nous allons probablement demander à nos experts de vérifier tous ces courriers ci. Cela risque de prendre du temps quand même vu le nombre».

Ma mère récupéra un ensemble de boissons, qu'elle déposa sur la table. Elle semblait toujours ignorer mon regard insistant sur elle. Elle tendit un verre aux officiers.

I'm too bad for you (H.Styles)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant