-Chap 43-

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PDV Harry.

La pluie tombait à grosses gouttes sur mon manteau, dégoulinant dans mes cheveux. Cela aurait été d'habitude désagréable, je l'aurais d'habitude esquivé, mais aujourd'hui, plus précisément ce soir, je m'en foutais totalement. Je jetai mes deux sacs poubelles dans la grande benne devant mon immeuble et je me tournai pour rentrer dans mon appartement. J'étais parti en laissant tout en désordre, après avoir presque tout cassé à l'intérieur, des assiettes, des verres et même le miroir de ma salle de bain après avoir planté mon poing à l'intérieur. J'avais laissé mon appartement dans le même état que mon esprit, complètement en bordel.

Je me retournai lentement, la tête emportée dans un nombre surprenant d'idées ayant pour seul sujet Elisabeth. En effet, j'avais passé plus de deux semaines sans elle physiquement mais c'était comme si elle n'avait jamais été loin de moi en pensée. Je n'avais pas passé une minute sans penser à elle, sans me demander ce qu'elle faisait sans moi et ce que moi je faisais en étant sans elle. J'aurais aimé pouvoir agir différemment, devoir faire différemment mais c'était cela ma vie...Tout d'un coup mes yeux croisèrent un regard qui m'était totalement impossible de ne pas reconnaître, un regard gris qui me transperça le corps pour arriver jusqu'à mon âme.

- -Elisabeth ? soufflais-je presque de manière inaudible.

Je cru rêver et je pris du temps à réaliser qu'elle était belle et bien là. Elle se tenait devant moi, trempée jusqu'aux os sous la pluie battante. Les vêtements lui collant comme une seconde peau. Son visage semblait décomposé, tant il était triste et le mot était blessée. Ces yeux me fixaient, mêlant les larmes salées aux larmes douces du ciel. Elle pleurait, elle était en larmes et je savais que ces larmes étaient trop rares pour n'être qu'anodines. C'était un tableau qui en une seconde, replongea mon cœur dans de douloureux souvenirs d'amour, souvenirs que j'avais essayé d'étouffer avec la distance...

- -Ou étais tu ?, lâcha t'elle d'une voix voilée de sanglot. « OU ETAIS TU ? » hurla t'elle cette fois-ci.

Je pivotai la tête vers le sol en direction de mon immeuble cachant mon désir de la prendre dans mes bras pour la consoler mais c'était moi la source de sa peine. Je ne pouvais pas la mettre en danger avec moi à ses côté, même si cela me faisait mal, j'étais un poison. « Tu devrais rentrer chez toi Elisabeth, tu vas tomber malade »

- -Je m'en fous, je ne partirais pas tant que tu ne m'auras pas donné une réponse, tant que tu ne m'auras pas donné une explication. Tu es parti comme un lâche, tu es parti alors que tu savais pertinemment que j'avais déjà vécu ça et que cela me ferait du mal. C'est ce que tu voulais ? Me faire du mal ? hurla-t-elle tandis que je me retournais pour lui faire face, voyant les larmes couler sur ses joues.

Elle ignorait les raisons de mon départ et pour cause, si elle les connaissait elle les aurait trouvées futiles, mais rien n'était futile quand il s'agissait d'elle. J'avais pris cette décision pour elle.

- -Non, je n'ai jamais voulu te faire de la peine. Tu ne comprends pas.

- -Tu as raison, je ne comprends pas !

- -S'il te plais... ne rends pas les choses plus difficiles.

- -Plus difficile ? Plus difficile que toi partant dans la nuit et me laissant seule ? Pourquoi ? Pourquoi es-tu parti ? Pourquoi m'as-tu abandonné comme mon père, comme mon beau père, comme tous les monstres à qui j'ai donné mon cœur avant toi ? Pourquoi m'as-tu fait ça ?

Elle me posait toutes ces questions en hurlant, mais ces cris compensaient ses sanglots et le bruit déchirant du tonnerre dans le ciel. Elle était envahie par un mélange de sentiments et celui qui surpassait était l'incompréhension. Elle semblait vouloir des explications sur le départ des hommes et vu que j'étais le seul absent à pouvoir y répondre, elle se défoulait sur moi.

I'm too bad for you (H.Styles)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant