-Chap 62-

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PDV Harry

J'ouvris avec difficulté mes paupières, cachant mon visage du soleil dans l'oreiller. Je pivotais ma tête vers la place de Beth et je fronçai les sourcils en ne la voyant pas, encore une fois. Mais, Bordel ! Comment pouvait-elle être aussi matinale ? Je ne pouvais pas faire la grasse mat avec ma meuf pénard, il fallait toujours qu'elle aille je ne sais où, marmonnais-je. J'attrapai mon mobile sur la table : 10h41. Ok, je comprenais mieux !!

Je me relevai lentement, sentant mon corps engourdi par le sommeil et me dirigeai vers la salle de bain, ouvrant l'eau chaude sur ma peau. La température presque bouillante du liquide détendit chacun de mes muscles en douceur et mes pensées s'emplirent des souvenirs de la nuit d'hier.

Nous avions pourtant passé une bonne soirée mais rares étaient celles ou Beth et moi ne nous disputions pas. Et celle-ci avait été très embarrassante. Tout ce dîner avait été embarrassant, surtout quand on mettait ma meuf très Indépendantiste et mon macho d'oncle Dan et ses remarques dans le même panier. J'aurais probablement mis mes blagues aussi pourries en commun avec lui avant ainsi je pouvais voir que j'avais un peu changé. Il avait quand même été loin en parlant de mes conquêtes, elle devait avoir le jalousimètre au plafond, et pourtant, cela n'avait pas été le plus humiliant.

J'avais carrément péter un plomb quand tout le monde m'a charrié avec cette stupide histoire de gosses. J'étais en panique et j'avais avoué devant la brune que je ne voulais pas d'enfant. Je n'en avais jamais voulu d'ailleurs et c'était mon droit, non ? Certains aimaient les enfants et les trouvaient mignons et tout le blabla et moi je n'en étais pas fanatique. Les enfants étaient si bruyants, si chiants, si curieux, si...innocents. Comment élever un enfant quand on était tout le contraire de l'innocence ? Comment élever un enfant quand on avait toujours été une ordure ? Comment être un père quand on n'avait jamais eu de modèle pour nous guider ? Comment pouvais-je juste envisager d'être père ?

J'avais passé mon enfance à subir les remarques haineuses et les coups de colère de mon père et j'avais vécu de moi-même les ravages que cela faisait. J'avais toujours considéré que certains hommes ne méritaient pas d'être papa, des hommes comme mon père et comme moi. J'étais son parfait reflet dans un miroir, je ne pouvais décemment pas faire vivre cela à un enfant, un enfant qui n'avait rien demandé à personne, un enfant avec elle.

Beth était la seule femme avec qui j'aurais pu envisager de faire des enfants si un jour j'étais atteint de cette folie, ce dont je doutais fortement. Elle, elle en voulait. Elle en voulait malgré le fait qu'elle était quelqu'un d'aussi noir que moi. La seule différence entre nous c'était que cette noirceur provenait de son passé, moi, j'étais et je resterais aussi sombre. Etait ce dont un enfant avait besoin ?

En même temps, je voulais être avec elle aussi longtemps que possible cependant, elle voulait quelque chose que je ne lui donnerais pas. Est-ce que c'était égoïste de rester avec elle malgré tout, malgré l'inévitable obstacle loin devant nous ? Est-ce que je la faisais perdre son temps ? Enfin merde, j'étais avec Elisabeth depuis un week-end et je pensais déjà à des putains de môme... Il fallait que je me reprenne surtout pour ce que je devais faire aujourd'hui.

Je sortis de la douche et m'habillai, enfilant un jean clair avec un chemise blanche légèrement entre-ouverte. Je passai le nez hors de la chambre en laissant bien sûr le lit tel quel. Je n'allais pas non plus faire le lit quoi ?! Il me suffit de faire un pas hors de mon sanctuaire pour savoir où était Elisabeth, mon nez aurait pu reconnaitre cette odeur... de nourriture.

Je descendis les escaliers et j'arrivai dans la cuisine ou je retrouvai les trois femmes qui faisaient actuellement partie de ma vie. Je n'aurais jamais pensé voir ce tableau de toute mon existence. Surtout après que ma mère m'ait viré de son foyer. Ma mère plaçait des fruits frais dans une coupelle, Gemma découpait des tranches de pains et la dernière de mes brunes, s'attelait avec des petites crêpes dans une poêle. Elles éclatèrent de rire et je perçu même quelque brides de paroles.

I'm too bad for you (H.Styles)Where stories live. Discover now