-Chap 52-

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PDV Beth.

« Bethhhhh »

Ce son fut comme un bruit très éloigné et pourtant il parvint de plus en plus fort à mes oreilles. Je pris du temps pour réaliser que je connaissais cette voix. Cette toute petite voix. Mais, pourtant je l'ignorais encore une fois.

« Bethhhhh ».

Encore ce son. Mais d'où pouvait-il provenir ? La lourdeur du sommeil était presque impossible à rivaliser mais j'y parvins en une fraction de seconde. J'ouvris une paupière puis deux et je vis la frimousse de ma petite sœur à deux centimètres de mon visage. Je sursautai en couinant, tandis quelle me regardait avec sérieux. Je relevai la tête et je croisai enfin plus nettement ses traits si fins et sa bouille d'enfant.

- -Charlie, je dors grommelais-je en tirant la couverture.

Mon réveil affichais 8h15 et nous étions dimanche soit le lendemain du party de Zayn auquel j'étais rentré à 6h00 du matin, le calcul était plutôt rapide ! Elle passa sa main sur le drap en tirant dessus.

- -Beth, maman t'appelle ! cria telle.

- -Pourquoi ?

- -Je sais pas ! C'est n'urgent.

- -Urgent corrigeais-je en repoussant les draps.

- -C'est ce que j'ai dit, rétorqua Charlie en courant vers la sortie et descendant l'escalier.

Je pris le temps de frotter mes yeux de mes mains, assise sur le lit. Je me demandais bien qu'est ce qui pouvait être si « n'urgent » selon ma mère. Je n'avais dormit que deux heures et mon visage était bouffis à l'extrême. Je me regardai dans le miroir de ma chambre et je pu voir la confirmation sur mon visage cerné. Je décidai d'aller voir ce qui provoquait ce complot contre l'humanité de la part des deux femmes de mon foyer.

J'arrivai lentement dans le salon ou je retrouvai ma mère, installée sur une chaise haute du bar, la tête dans sa main. Elle semblait étrangement préoccupée et cette simple vision me mit mal à l'aise. Etait-elle fâchée que je sois rentré aussi tard ? Etait-elle fâchée pour autre chose ?

Je fis quelque pas, en préparant déjà ma défense comme toute bonne fille mais je ne réalisai pas à l'heure actuelle que sa mine tourmentée n'avais aucun rapport avec moi ou plutôt pas directement. Elle observait une page de son journal ouvert devant elle, en soupirant lourdement. Elle releva alors son doux visage dans ma direction et je pu voir dans le bleu de ces yeux, une expression que je ne connaissais que trop bien, une expression que je croyais pourtant ne plus revoir.

Elle me fit signe d'avancer en me tendant la main que je pris timidement. Elle me fit m'assoir en face d'elle et poussa de son autre main le journal devant moi, sans un mot, elle ferma juste les yeux en respirant d'un coup. Je posai les yeux sur le bulletin qui provenait d'un des grands journaux que nous ne connaissions qu'aux Etats-Unis le « New-York Post » et mon souffle fut presque coupé par l'image.

Sur ce journal, il y avait une photo de moi, ou plus clairement de nous, ma mère, Charlie et moi. J'étais au premier plan, le visage décomposé, me laissant glisser dans une voiture, les mains dans le dos, menotté par un policier brun qui me maitrisait. J'observais en direction de la caméra qui avait immortalisé ce moment gênant et perturbant de ce jour-là. Le jour où tout avait commencé.

Je regardai dans le fond de l'image, ma mère, en larmes, tenant dans ses bras, Charlie, en pyjama. Cette image des deux femmes de ma vie fit brusquement battre mon cœur dans ma poitrine. Leurs visages, leurs expressions, leurs douleurs, leurs vies bouleversées, tout me chamboula. Je passai en revu le reste du journal qui datait de décembre 2013 et je pu voir le titre écrit en énorme caractère, un titre qui me rappela de douloureux souvenirs d'une vie que je croyais pourtant si loin, bien plus loin de celle-ci. « LockHart, « lock in » prison »

I'm too bad for you (H.Styles)Where stories live. Discover now