𝑭𝒂𝒌𝒆 •° ᵐⁱⁿˢᵘⁿᵍ

7.7

- Jisung... Je voulais m'excuser de t'avoir caché toute la vérité.

Alors qu'il ne restait désormais qu'eux deux dans la pièce, les autres étant partis en raison de l'heure tardive, les deux garçons se fixaient dans le blanc des yeux au milieu d'un silence empli de malaise.

- Ne sois pas désolé pour ça, le rassura le dénommé Jisung en prenant une des mains de Minho dans la sienne. Je sais que tu l'as fait pour me protéger.

- Mais quand même, je t'ai caché une si grande chose... J'ai fait semblant... Je t'ai menti... Tout ça... Je m'en veux.

- Puisque je te dis que ça va. Tu n'es pas n'importe qui, tu es Lee Minho. Je peux tout te pardonner parce que je sais que tu ne pourras jamais faire quelque chose de grave contre moi. Si tu t'excuses pour quelque chose, c'est que ce n'est sûrement pas de ta faute.

- Et à qui tu penses que revient la faute dans cette histoire ?

Jisung se le demandait bien : à Minho ? À ses parents ? Ou peut-être même à lui ? C'était à cause de la distance qu'il avait établi entre lui et ses géniteurs que ceux-ci avaient décidé de l'espionner de la sorte. Minho n'était pas fautif, il n'était qu'une pauvre victime dans l'histoire. Le noiraud n'avait absolument rien à se reprocher.

- C'est ma faute à moi, répondit-il en baissant la tête.

- Quoi ? Mais bien sûr que non !

- Si. Je voudrai que personne ne t'accuse, et que personne n'accuse mes parents. Parce que le fautif, c'est moi.

Le plus âgé ignorait bien de quelle manière le blond s'était mis cette idée dans la tête.

- Ne raconte pas n'importe quoi, grogna-t-il.

- Je mérite ce qui m'est arrivé Minho. J'ai inquiété mes parents, j'ai inutilement causé des problèmes à toi et à mes potes. Je suis vraiment nul. J'aurai mieux fait de crever.

- Alors dis-moi pourquoi tout le monde est si content que tu sois de retour ! le noiraud s'était emporté. Dis-moi pourquoi je suis venu chaque jour te rendre visite quand tu étais dans le coma ! Dis-moi pourquoi...

Minho en pleurait presque, et le pire était qu'il n'en connaissait pas la raison. Il pleurait juste comme ça, la venue de ses larmes était étrangement automatique. Mais en réalité, ce fut la dernière phrase de Jisung qui lui avait fait assez mal. Sans celle-ci, il aurait sans doute été moins blessé de ces propos.

- "J'aurai mieux fait de crever", tu l'as dit avec tant de facilité, poursuivit-il. Alors mon amour ne représente rien pour toi ? Et l'amitié que te porte tes nombreux amis ? L'affection de tes parents ?

- Bien sûr que non...

- Alors il ne faut pas dire ça. On ne peut pas souhaiter de mourir aussi facilement. Surtout en face de quelqu'un qui tient à toi comme à la prunelle de ses yeux.

Le blond ne put empêcher un rougissement prendre possession de ses joues. Ce n'était d'ailleurs pas courant, la plupart du temps, c'était à Minho d'avoir des rougeurs.

- Tu as été blessé par ce que j'ai dit ? Jisung demanda d'une petite voix adorable.

- Et pas qu'un peu.

- Oh mais je suis désolé... Tu sais bien que ce n'était pas ce que je voulais dire.

- Fais quand même attention, ça peut porter à confusion.

Ils échangèrent un sourire. Décidément, même après le rétablissement de Jisung, cette histoire de vol d'identité apportait toujours un torrent de problèmes. Comme quoi, les mensonges n'apportaient rien de bon.

- Je devrai rentrer, le noiraud souffla. T'es parents vont bientôt arriver, je ne veux pas gâcher un moment en famille.

- Mais tu fais partie de la famille voyons !

- Très drôle, Minho roulait les yeux en l'air. Tu sais bien que non. Et puis, ils doivent être tellement contents de te revoir. Je me sentirai de trop.

Dans le plus grand des silences, il se mit à ranger ses affaires éparpillés un peu partout dans la chambre, tellement celle-ci avait l'air d'être devenue la sienne ces derniers temps. Pendant ce temps, Jisung l'observait tout en se disant qu'il avait trouvé une perle rare. Son homme était non seulement beau et talentueux, mais aussi très philosophe apparemment, vu la façon dont il lui avait fait la morale il y avait deux minutes.

- Bonne nu-

Soudain, il fut interrompu par le claquement violent de la porte contre le mur blanc de la pièce. Les deux tourtereaux n'avaient jamais autant sursauté de toutes leurs vies, tout en s'attendant à voir Younghoon ou une autre personne tout aussi violente. Mais apparemment non.

- Lix ?

Effectivement, Felix se tenait dans l'encadrement de la porte, essouflé, sûrement en raison d'une longue course dans les couloirs de l'hôpital.

- Il y a un problème ? s'inquiétait Minho en laissant tomber tous ses affaires sur le lit.

Mais en réponse, le roux se mit à rire.

- Bien au contraire, répondit-il.

- Et peut-on savoir quelle est donc la bonne nouvelle ?

L'expression faciale du petit détective Felix montrait bien à quel point il était fier de lui.

- Je sais comment porter plainte contre Younghoon, sourit-il.