-8- CHARLIE

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"Nous ne faisons pas de nouvelles rencontres par accident. Elles sont destinées à croiser notre chemin pour une raison"

Inconnu mais pas de doute, je l'ai lu dans un biscuit chinois!

Charlie

La semaine avait continué sur le même rythme. Je partais courir et je m'arrêtais sans force. Je savais pertinemment que je devais arrêter de me morfondre mais il y avait ces moments d'absolue tristesse qui coupait tous mes efforts où je n'avais plus la force de penser à autre chose, je devais lutter pour ne pas me noyer. C'était épuisant de me battre contre moi même. Je mangeais à peine, mes nuits étaient remplies du même cauchemar depuis quatre ans. Au boulot, j'avais réussi à exécuter mes tâches, la force de l'habitude, c'était un bon point. Alors que j'allais reprendre le parcours que j'avais emprunté les autres jours, je recevais un message de Sasha. Elle avait compris que j'étais dans une de mes phases sombres et elle ne voulait pas me lâcher pour me faire revenir dans la lumière.

« J'ai besoin de toi chez moi, il faut que tu rappliques »

Je tapais une réponse mais un deuxième message arriva à la suite du premier.

« Si tu fais semblant de ne pas entendre ton téléphone ou si tu me réponds non, je viens te chercher par la peau des fesses »

Rien ne la ferait changer d'avis et elle serait capable de débarquer alors je changeais d'avis sautant au premier pour une douche minute. J'enfilais de nouveaux fringues de sport plus couvrant, j'attrapais mon sac, mes clés et je descendais en quatrième vitesse. Alors, je hélais un taxi arrivant au bout de la rue parce que je savais très bien que je n'aurais pas la force de la combattre. Quand je m'engouffrais sur le siège arrière en donnant l'adresse et je répondais.

« T'énerve pas, je viens, suis dans le taxi »

Elle me répondait par un simple smiley et pour la première fois de la semaine, je souriais un peu. C'était un progrès.

Au vu de l'heure, le trajet vers le centre était assez rapide et me coûtait les yeux de la tête. Je grimpais les marches jusqu'au cinquième étage, ils auraient pu investir dans un appartement avec ascenseur. Je frappais à la porte et Sasha m'ouvrait presque immédiatement. Elle s'était changée et portait ce qu'elle appelait dans son jargon, un vêtement décontracté. Chez moi un jogging ou un jean large faisait l'affaire. Pour Sasha, c'était une robe sans bretelle en coton rose poudré et des mules à talons haut avec une petite fleur blanche surmontant ses ongles de pieds manucurés. Son parfum hors de prix me fouettait les narines. Elle posa ses mains sur ses hanches.

— Pourquoi es tu en retard et en tenue de sport ?

Maman Sasha avait encore frappé. Elle n'avait toujours pas compris que je me foutais de mon look. C'était à penser qu'elle avait des caméras truffées partout pour me pister, j'allais devoir examiner ma salle de bain plus en détail.

— Quand tu m'as appelé, je rentrais de courir. C'est quoi l'urgence ?

—On fait une soirée avec Jared et Connor, répondait-elle souriante en retournant dans son salon alors que je claquais la porte.

— Qui sont ces deux lascars ?

Je sentais venir le coup fourré mais trop tard.

— Les grands mots, tout de suite. Jared est notre voisin. Léo connaît les garçons par le boulot.

— On parle de moi.

Une voix inconnue venue d'un mec blond pas très grand répondait à ma question. Je remettais direct le type dans mes souvenirs. Il avait une barbe mal taillé, portait un tee-shirt beige affublé d'un crâne, un jean noir délavé avec une chaîne et une paire de botte. Pas vraiment le look d'un garde du corps comme Léo, le tout remontant sa braguette devant nous. Il ne faisait pas bonne impression. On aurait dit un biker des Hell's Angels mais je le reconnaissais, c'était lui qui accompagnait le brun.

Fallen "In the deep"  TOME  1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant