-25- CHARLIE

1.4K 176 47
                                    

« Il devait dominer ou être dominé, toute manifestation de pitié était signe de faiblesse. »

L'appel de la forêt - Jack London

Charlie

Sasha avait été emballée par la soirée « combats et hommes en sueur » comme elle s'évertuait à le mentionner pour parler de l'événement où Connor nous avaient tous convier même Logan. L'affaire était conclue, nous nous y rendrions tous. Je ressentais une certaine excitation moi aussi. J'étais curieuse de voir le brun dans son art de prédilection et j'étais un peu effrayée aussi.

Nous ne nous étions pas revus depuis le jour où il m'avait invité. Je le fuyais un peu, je croyais. Déçue. Déçue de faire pitié. D'être la pauvre fille fracassée qu'il ne fallait pas bousculer. Tout le monde prenait des pincettes avec moi depuis des semaines et cela me pesait lourd.

Des sentiments contradictoires se déchaînaient en moi. Je voulais la paix, la tranquillité et être seule mais en même temps, savoir que je pouvais plaire, intéressée quelqu'un qui ne connaissait pas tous les échecs de ma vie avait ce côté réconfortant. J'existais belle et bien et n'était pas assez brisée, ma situation n'avait rien d'irrémédiable.

Je regardais mes amis et me yeux se posèrent sur Logan. Lui non plus, ne connaissait pas mon passé et pourtant, je n'avais pas la même réaction qu'avec Connor. Pourquoi ce mec avait ce pouvoir sur moi ?

Bien qu'il s'agissait de combats amicaux, j'étais stupéfaite.C'était violent mais pas au sens malsain du mot. Juste la puissance de ces hommes.

Quand arriva le tour de Connor, j'étais subjuguée. Il était torse nu, des abdos plus que bien dessinés comme taillés dans la roche. Chaque muscles de ses bras ainsi que de ses épaules roulaient sous sa peau. Un V se formant à la lisère d'un simple short de sport noir mat, pieds et poings bandés. Je déglutissais difficilement et je crois que je n'étais pas la seule dans l'assistance, je remarquais beaucoup de femmes en transe. Les spots au dessus du ring projetaient une lumière crue, laissant apparaître les traits du visage de Connor encore plus fort et anguleux à l'effigie des statuts grecque, un éphèbe. Je retombais sur mon siège me tapant le derrière, je n'avais même pas réalisé m'être levée. Il était tout autre que ce que je connaissais. Si sombre, si bestial presque effrayant.

Un homme à la peau sombre lui enfilait un paire de gants de boxe puis lui claquait l'épaule avant qu'il n'entre pour de bon sur le ring. Son expression impassible, il ne laissait pas son adversaire le lâcher des yeux. Statique, il attendait sans laisser aucune émotion passer. Les sifflements du public et leurs cris saturèrent l'ambiance électrique de la salle hurlant « l'irlandais » et des « houa » me remplissaient la tête et je sentais une pointe de nervosité à l'idée de le voir se faire cogner.

Connor dominait son adversaire de plusieurs centimètres et il bougeait avec grâce et rapidité, ses coups fendant l'air. Toujours bien placé, il avait l'avantage dès le premier round. Ce sport que je ne connaissais guère demandait une grande souplesse, je le comprenais en voyant sa jambe s'élancer en hauteur frappant dans le torse de son adversaire puis de la vitesse aussi quand une ouverture s'ouvrait à lui alors que ses poings fusaient gauche-droite, gauche-droite. Connor avait cet avantage d'être gaucher, surprenant son adversaire.

Je serrais les dents quand il perdait le rythme dans le troisième round et se prenait un mauvais coup près de son œil. Le gong retentissait et l'arbitre étendait les bras pour les obliger à regagner leurs coins. Secouant la tête pour se réveiller, son entraîneur l'aspergea d'eau.

Au quatrième round, plus déchaînés que jamais et à égalité, les deux hommes ne formaient qu'une masse de muscles refusant de se lâcher. Tout y passait pour faire plier l'autre, coups de genoux, saut pour placer un coup de pied, s'amener vers le sol en des prises complexes et en permanence, les gants près du visage pour se protéger. C'était un crochet du gauche à son adversaire qui arrêtait le match. L'autre dont je n'avais même pas pris la temps de retenir le nom vacillait pour s'écraser dans les cordes.

Fallen "In the deep"  TOME  1Where stories live. Discover now