Fallen "In the deep" TOME 1

-42-CONNOR

"Les ennuis, c'est comme le papier hygiénique, on en tire un, il en vient dix"

Woody Allen

Connor

Marcher dans les rues de L.A par cette chaleur était une vraie horreur mais nous étions loin de la bagnole et puis pour ne pas arranger le coup, je me trouvais accompagné de mon binôme qui me soûlait. Un euphémisme.

—Mec, décidément, je ne te comprendrais jamais.

Qu'est qu'il m'avait encore inventé pour me prendre le chou. Jared passait son temps à râler, une vraie vieille chatte en mal de caresses.

—Hein, je posais vraiment la question.

Son charabia était un incessant flot de paroles ponctué d'injures. Mes oreilles en saignaient d'entendre autant de conneries.

—Avec la meuf qui t'a dragué à mort tout à l'heure. C'était plus du rentre dedans là, elle avait carrément sorti le bélier. A quoi tu joues ?

Toujours feindre l'ignorance.

—Je joue pas.

Jared me regardait perplexe.

—Ah bon ? T'es sûr que y a pas une petite Charlie dans le coin de ta tête qui te met un barrage ?

Je n'avais même pas le loisir de me justifier qu'il enchaînait.

—Tu veux mon avis, baise là si t'as besoin de te vider les bourses et arrête toi là. C'est une fille à problème. Tu lui as demandé d'être son cavalier, non mais sérieux qui fait ça, à part les vieux.

—Tu racontes des conneries. C'est mon amie.

—Fais confiance à mon instinct. Tu m'as pas écouté l'an dernier et t'as fini avec une balle dans la cuisse. Écoutes moi, okay. Cette fille cache son jeu, sous son air de pas y toucher, y se planque un démon alors elle doit être sauvage au pieu mais si tu continues sur ta lancée tu vas finir le cœur en miette et sans ton caleçon. Trace ta route.

Il avait probablement raison, non en faite il avait raison. Sans le vouloir, j'avais encore pris sa main mais elle semblait si contente que j'avais voulu prolonger ce moment. J'adorais la voir sourire quand je lui faisais plaisir, cette innocence qui me provoquait un gonflement dans la poitrine, une fierté. Depuis notre sortie moto, je me laissais aller à des petits gestes pour me rapprocher d'elle comme de l'embrasser sur la joue ou la prendre dans mes bras, je savais que c'était jouer avec le feu.

—En attendant, j'ai un sacré self contrôle non, je demandais.

Il s'arrêta de marcher, levant les yeux au ciel.

—Ouais, grogna-t-il.

—Je mérite une statue à mon nom ou au moins un câlin .

—C'est quand tu veux beau brun, gueule une voix inconnue.

Je me retournais pour voir passer une blondinette qui me faisait un clin d'œil. Jared la regardait passer la mâchoire ouverte. Moi, je penchais la tête pour admirer son derrière plutôt intéressant mais pas comparable à celui d'une femme que je connaissais.

—Ferme la bouche ou tu vas gober des mouches, disais-je à mon binôme. Allez viens beau blond, on a du taff.

Jared me fit un doigt d'honneur, s'avançant plus rapidement pour rejoindre ma voiture. J'avais marché bougon, me demandant si Jared en était venu à faire des recherches sur Charlie. Non, il en était incapable. Quoique non, c'était tout à fait son genre. Et si, ce qu'il avait trouvé était si terrible. C'était pour cela que il me faisait des scènes continuelles quand il s'agissait d'elle. Alors pourquoi ne pas me mettre les infos sous le nez pour me dire, je te l'avais bien dis. Je suis sûr qu'il banderait rien qu'à l'idée.