-38-CHARLIE

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« Et tandis qu'il parlait, mes yeux revenaient sans cesse à lui, je prenais à le contempler un plaisir aigu et douloureux, un plaisir désespéré, celui de l'être mourant de soif qui, sachant la source, se penche pour y boire longuement. »

Charlotte  Brontë

Charlie

Je me réveillais la tête lourde et je sentais un poids sur moi, contre mon flanc aussi. Je ne comprenais pas bien, nous étions un enchevêtrement de membres sous les couvertures. Pourtant, le lit était un king size mais nous occupions une toute petite place. Moi confinée entre ses bras, Connor se tenait dans mon dos. Je sentais son bras sous ma tête appuyée sur le côté gauche, j'avais le nez enfoui dans les couvertures. Une place de choix, à l'abri de tout ce que le monde pouvait vomir d'horreur. Je remuais pour être encore plus proche s'il fut possible. Connor se réveillait aussi et se tournait vers l'horloge au mur, m'abandonnant. Je grognais, pas contente, en me retournant. Je voulais mon ours, je voulais qu'il me serre fort.

—Putain Charlie, rouspétait Connor. Il est six heures et demi, recouche toi.

—J'ai plus sommeil.

Son bras me plaquait contre le matelas et je gloussais comme une gamine prête à recommencer nos jeux. Il murmurait à mon oreille, me provoquant une série de frisson très agréable.

—Dors, je te dis.

Je serais incapable de dormir, j'aimais trop la sensation de sa main qui se glissait sur ma hanche, son souffle dans mon cou. Hier soir j'étais excitée comme une puce. Fallait que je trouve une position agréable si je voulais profiter de sa proximité alors je tournais pour me mettre de nouveau sur le côté, il râlait une deuxième fois et moi je riais. Ses yeux s'ouvraient.

—On est dimanche, disait-il. J'ai la gueule de bois, pas question de rouler tant que j'aurais de l'alcool dans le sang alors vient contre moi et dors petit monstre.

Je m'avouais vaincue, il passait sa cuisse gauche sur mes jambes. Son bras me rapprochait de son torse et au bout de quelques minutes, il était de nouveau endormi.

Dormir, c'était une perte de temps pour moi, le regarder, c'était bien s'occuper. J'avais ausculté la moindre parcelle de peau, son tatouage, je m'étais même autorisée à lui toucher le visage du bout du pouce, sa peau était douce. Des grains de beauté parcourant sa nuque aussi. Tout en lui était magnifique, sensuel. Un corps taillé dans le marbre, de la plus grande qualité, des traits bien dessinés. Et que dire de ses yeux qui vous happez dans un feu ardent vers la flamme pour s'y brûler. Sa bouche, l'ébauche d'une grande ligne rose pâle et cette lèvre supérieure, un peu plus gonflée était un appel à venir s'y plonger.

Un mélange de sale gosse et d'ange. Le combo parfait.

Un peu tremblante et pas sûr qu'il ne viendrait pas à se réveiller, je me donnais le droit d'y goûter, un peu. Alors tout doucement, je posais mes lèvres contre les siennes, d'un baiser très délicat, la caresse d'une plume. Sa bouche s'ouvrait sous l'infime pression et je recommençais pour y goûter, attrapant cette lèvre qui me faisait envie, son souffle chaud venant m'effleurer.Je sentais sa main se contracter sur ma hanche puis sa jambe bougeait ce qui me rapprochait de lui puis retour au calme.

Je me retenais de rire.

J'étais comme une gosse, presque à glousser de lui avoir voler cet instant délicieux. Je sentais la contraction dans mon ventre, celle du plaisir mais je ne devais pas aller trop loin, me tenir sage. J'espérais que le moment d'un premier vrai baiser viendrait. J'y croyais fort mais je devais laisser du temps au temps et surtout à Connor. Il était allergique au chose de l'amour mais je savais que je pourrais lui offrir tout ce que je possédais. Il s'était installé dans ma vie comme une figure imposée et jamais ne la quitterait.

Fallen "In the deep"  TOME  1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant