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Soudain, un cri strident retentit et j'en reconnais immédiatement la propriétaire. Avec un étrange sentiment de déjà vu, je me précipite à travers les feuillages.

— Cheng !

Je chute à plusieurs reprises en me prenant les pieds dans les nombreuses lianes et racines qui jonchent la terre, manquant de m'assommer contre de larges pierres. Malgré tout, guidée par les appels de ma camarade, je finis par la retrouver.

— Cheng ! Tout va bien ?

L'asiatique me dévisage avec horreur.

— Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? s'empresse-t-elle de me demander.

Je remarque alors que mes bras et mes jambes sont couverts de coupures et de griffures dû à ma lutte contre les branches et les feuillages. Certainement, mon visage ne doit pas être en meilleur état vu la façon dont Clauporte m'examine. Et je n'ose même pas imaginer à quoi ressemblent mes cheveux en ce moment.

— Je... t'ai entendu crier. J'ai cru qu'il t'était arrivé quelque chose.

Mais alors que mes yeux scannent les alentours, je n'aperçois aucune bête féroce ou plante carnivore. En vérité, la petite brune n'a pas l'air plus mal en point que la dernière fois que l'on s'est vu. Je dirais même qu'elle a l'air beaucoup moins pâle qu'avant notre petit repas.

— Oh, fait-elle en m'observant d'un œil vide.

Elle reste figée ainsi plusieurs secondes, sans rien dire ni même battre des paupières. L'espace d'une seconde, j'ai presque peur qu'elle se mette à faire une syncope mais elle finit par baisser la tête et se racler la gorge.

— Je vais bien. J'ai juste horreur des moustiques.

Ses mots se perdent dans une moue gênée et je sens la pression dans mon corps retomber d'un coup. Sérieusement ? Après tout ce qu'on a vécu, elle arrive encore à crier comme ça juste pour des putains de moustiques ?

Un rire s'échappe presque tout seul de mes lèvres. Franchement, je ne sais pas à quoi je m'attendais. Mais, juste quand je pense être arrivée au bout de mes surprises, de nouveaux mots sortent de sa bouche.

— Merci, ajoute-t-elle timidement. C'est gentil de ta part.

Je rêve ou elle est en train de me sourire ? Bien que surprise par l'aveu de ma camarade, je me ressaisis rapidement et hausse les épaules avec nonchalance.

— Je sais qu'on ne s'apprécie pas et que tu penses certainement que je ne suis qu'une bonne à rien qui n'a pas le quart de ton QI, et tu as certainement raison. Mais je ne suis pas cruelle au point de te laisser crever dans un bassin meurtrier ou une jungle sauvage.

— Je crois, répond-elle d'une voix douce que je ne lui connais pas, qu'il m'arrive d'avoir tort aussi...

Je sens ma mâchoire tomber. Mademoiselle-je-sais-tout en personne avoue ne pas être parfaite ? Mais que se passe-t-il ? Le ciel lui est-il tombé sur la tête ? Ou bien est-ce la chaleur qui me fait halluciner ?

Encore sous le choc, j'observe d'un air absent l'asiatique reprendre une allure sérieuse. Et quand elle parle à nouveau, c'est avec son usuel ton sec.

— On devrait se dépêcher de sortir d'ici, cette atmosphère est irrespirable.

Cependant, la tâche est plus facile à dire qu'à faire. Surtout quand on est en si bonne compagnie... Puis-je vraiment lui faire confiance ? Qu'est-ce qui me prouve qu'elle n'essaiera pas de m'élimer aussi à la première occasion ?

— Tu es sûre que c'est par là ?

Derrière moi, Clauporte pousse un soupir exaspéré. Ses yeux sont rivés sur un grand morceau de papier contenant une carte de la jungle. La chanceuse l'a trouvé en résolvant une énigme, plus ou moins similaire à celle que j'ai eu avant d'atterrir ici. Cela lui permet visiblement de se repérer avec une efficacité surprenante.

— Oui, acquiesce Clauporte. Mais, apparemment, il y a pas mal de marais. Mieux vaut faire attention où on met les pieds si on ne veut pas finir englouties dans la boue ou dévorées par des crocodiles.

Je pouffe à sa suggestion avant de me rendre compte que ce n'est pas une blague.

— Attends, t'es sérieuse là ?

— Tu peux aller vérifier par toi-même si tu veux mais je ne prendrais pas le risque.

— Non, non, je... je veux bien te croire mais... on doit marcher longtemps ?

Nouveau soupir alors que Clauporte abaisse sa carte pour me clouer du regard.

— On t'a déjà dit que tu avais la patience d'un chihuahua ?

— Et toi le quotient émotionnel d'un poisson rouge ?

Un sourire narquois sur le visage, je me retourne pour défier ma camarade de renchérir. Mais celle-ci devient soudain blême. Ses yeux sont arrêtés sur quelque chose sur notre droite. Et, à en juger par ses pupilles glacées d'effroi, cela ne présage rien de bon.



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C'est l'heure de récolter les conséquences de vos choix...

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[Tom est mort ou éliminé]

Oups, allez en 139.


OU


[Tom est probablement en vie]

Rendez-vous en 134 !

LE CUBE | Livre interactifWhere stories live. Discover now