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Je lis et relis la dernière entrée du journal avec attention, m'assurant de n'avoir raté aucune lettre avant de finalement sourire.

— Le phare ! C'est là qu'il faut aller ! Le mot était caché dans le texte.

— D'accord mais comment on y va ? s'interroge Amaury en contemplant de nouveau la carte. Il y a bien un phare indiqué mais sans boussole, nous ne pouvons pas nous repérer.

— Heureusement que je suis là alors !

Je joins le geste à la parole en brandissant la boussole gagnée plus tôt. Mais ma fierté s'estompe bien vite quand je me penche sur les coordonnées.

— Tu sais t'en servir ? s'inquiète Amaury.

— Bien sûr... On met l'aiguille rouge vers le Sud. Ah non, le Nord ! Et la carte... euh...

Je tente tant bien que mal d'orienter la carte en accord avec la boussole. Puis je recule pour avoir une meilleure vision d'ensemble.

— Ok. Donc, pour aller au phare, il faut aller par... là !

Mon doigt se lève vers l'étendue d'eau sur laquelle le soleil commence à descendre peu à peu.

— Enfin, je crois...

— À vos ordres, capitaine ! répond Amaury en venant apposer un baiser sur le sommet de mon crâne.

Alors qu'il s'attèle à préparer notre radeau, je ne peux m'empêcher de sourire.


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La barque avance lentement mais sûrement tandis qu'Amaury et moi nous relayons pour ramer. Il nous faut quelques minutes avant de maitriser l'utilisation de la boussole mais l'objet fait preuve d'une immense utilité dans cette vaste étendue de bleu. Nous ne manquons pas de surveiller les eaux, anxieux de voir surgir un aileron ou quelque autre vision horrifique.

Puis la nuit finit par tomber et le vent avec lui, nous laissant seuls sur une mer calme, facile à naviguer, mais d'un noir complètement opaque. La lampe torche trouvée dans le sac de l'aventurier est notre seul réconfort alors que nous sommes guidés par l'aiguille de la boussole.

— Constance ? m'interpelle Amaury après un long moment de silence. Je... suis désolé... pour Prunelle. Elle ne méritait pas ça...

Tout en ramant d'un geste devenu mécanique, j'observe mon petit ami lever les yeux au ciel et soupirer. Je sais bien qu'Amaury n'est pas fautif dans l'histoire. Je suis même certaine que la perte de Prunelle l'affecte tout autant que moi. D'aussi loin que je m'en souvienne, lui et ma sœur se sont toujours bien entendu. Il adore cette gamine et elle le lui a toujours bien rendu. Enfin, il l'adorait...

Je sens les larmes me monter en même temps que celles d'Amaury. Je détourne le regard, gênée de me montrer aussi faible devant lui, mais le garçon me sert contre lui. Mon visage s'enfouit sans hésitation dans le tissu de son t-shirt, laissant les grandes eaux couler.

Ma relation avec Prunelle était pour le moins houleuse mais ma petite sœur s'est toujours bien entendu avec Amaury. Il faut dire que c'est un grand gamin et cela a l'air si facile quand on le voit à l'œuvre. J'en serais presque jalouse. Maintenant que j'y pense, je n'ai jamais fait de réels efforts pour me rapprocher de Prunelle. En même temps, qui voudrait être suivie à longueur de journée par un bébé collant, pleurnichard et niais ? Un vrai chewing-gum sur pattes.

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