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Sur le seuil de la porte, je tiens Prunelle contre moi, Tom à notre côté, tandis que l'alarme s'arrête nette. Je lève le regard juste à temps pour apercevoir le message qui s'affiche sur le mur intérieur du cube.


DEMANDE DE RÉINITIALISATION ANNULÉE.

FÉLICITA...


Puis la porte se ferme dans un bruit sourd sous nos nez.

Pendant un moment, nous restons silencieux, tentant de capter le moindre indice sur ce qu'il peut bien se passer à l'intérieur. Mais rien. Pas le moindre son. J'appose ma main sur la surface lisse, en vain. J'ai beau cogner, tirer et pousser de toutes mes forces, la porte reste close. À bout de force et d'esprit, je me laisse glisser au sol.

— Génial ! Et maintenant ?

Tom ne tarde pas à me rejoindre tandis que mes yeux se perdent dans l'immensité blanche du couloir. Il n'ose rien dire. Sans doute est-il aussi perdu et démuni que moi en cet instant, devant cette immensité blanche. Du blanc. Rien que du blanc. À perte de vue. À en perdre la vue. Ce blanc incolore. Ce néant.

Je sens les larmes me monter lorsque le garçon pose sa main sur la mienne. Je l'interroge du regard et il m'offre un sourire compatissant avant de se retirer avec gêne. Je me demande bien quelle mouche l'a piqué.

— On dirait bien qu'on est coincé ensemble, constate-t-il avec un petit rire nerveux. Pas de chance, hein ?

Alors que j'observe d'un air absent la vaste pièce blanche et sa porte désespérément fermée, Prunelle ne tarde pas à se blottir également contre moi et je dépose un baiser un sommet de son crâne. Après tout ce que nous venons de vivre, cela me semble presque irréel. L'idée de sortir un jour de ce labyrinthe infernal me semble si lointaine à présent.

— Ouais, la cancre et le délégué, qui l'eut cru ? Ça ferait un bon film ça, non ? Deux ennemis de toujours, coincés ensemble, réussiront-ils à s'entendre et à survivre ?

À mon grand étonnement, ma blague ne fait pas rire l'hispanique. Au contraire, il arbore une expression très sérieuse alors que ses yeux se posent sur moi.

— C'est vrai qu'on est très différents tous les deux mais je ne t'ai jamais vue comme une ennemie.

Intriguée, je me tourne vers lui pour lui demander comment il me perçoit. Il hésite un instant, comme s'il cherchait ses mots, puis du rouge commence à se répandre sur ses joues. J'ai déjà vu des garçons se comporter ainsi devant moi. Serait-il possible que...

Un grésillement attire soudain mon attention. Un compte à rebours vient de s'afficher au-dessus de la porte close. Le bruit réveille Prunelle qui s'agrippe à mon bras avec inquiétude.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? Est-ce qu'on va mourir ?

Je tente d'afficher un sourire rassurant.

— Ça va aller. On va nous sortir de là. C'est bientôt fini, promis.

Ma sœur acquiesce vivement et je souris tandis que Tom m'adresse un regard compatissant.

— Oui, ça va aller.

Je sens les larmes me monter aux yeux quand Prunelle enfonce un peu plus son visage contre mon torse pour murmurer un « je t'aime ».

— Moi aussi, ma petite prune.

LE CUBE | Livre interactifOù les histoires vivent. Découvrez maintenant