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Je ne porte peut-être pas Clauporte dans mon cœur, mais elle va vraiment finir par se noyer si je n'interviens pas et je ne vais quand même pas la laisser crever. Par contre, l'énigme me semble trop simple. Y aurait-il un piège ?

À ma gauche, ma camarade de classe tape de toutes ses forces contre la vitre du bassin en s'égosillant et je ne peux pas m'empêcher de râler.

— Oui, oui, deux secondes, ça arrive !

Bon. Il y a douze heures entre huit heures du soir et huit heures du matin. Plus les deux heures pour atteindre dix heures, ça fait quatorze. Je n'ai pas le temps d'y réfléchir plus profondément et entre 14 sur le pavé tactile. Immédiatement, l'écran s'éteint et je me tourne vers l'aquarium géant à l'affût d'un quelconque changement.

Pendant de longues secondes, rien ne se passe et je commence à douter. Puis, d'un seul coup, une bouche d'évacuation au fond du bassin s'ouvre dans un long raclement métallique.

— J'ai réussi !

Mais alors que je m'efforce à rassurer le cloporte, une vision d'horreur attire mon œil. L'aquarium géant n'est pas en train de se vider, mais de se remplir. Et pas d'eau. Non. Ce que je vois sortir lentement de la bouche métallique sont des sortes de méduses. Terriblement longues, pratiquement transparentes et possédant une énorme tête cubique.

Je n'ai jamais vu de telles méduses auparavant, mais il n'y a pourtant pas de doute quant à leur nature. J'arrive bien à distinguer leurs grands tentacules à travers la vitre. Et cela m'étonnerait qu'elles soient inoffensives.

Ma camarade a dû remarquer la cause de mon effroi car elle pousse soudain un cri de terreur horriblement aigu. Complètement paniquée, elle se met à battre des pieds à toute vitesse, manquant à plusieurs reprises de toucher une des créatures. Je tente de la calmer mais rien n'y fait. Sous mes yeux, le bassin continue à s'emplir de méduses qui frôlent de plus en plus dangereusement Claudia.

Dans un acte désespéré, je prends de l'élan et fonce de toutes mes forces sur le bassin. Comme je le redoutais, cela n'a aucun effet. Je me recule alors pour observer avec appréhension ma camarade de classe se faire piquer une fois, puis deux, puis trois. Ses hurlements se réverbèrent dans la pièce avant que sa tête ne soit complètement submergée.

Alors qu'elle commence à descendre lentement dans l'eau, son visage déformé par un mélange de terreur et de douleur, son regard croise le mien. Ses yeux semblent m'implorer silencieusement. Son corps, lui, ne bouge pas d'un centimètre comme paralysé. Je reste moi aussi complètement figée pendant un bon moment, mon regard comme glué au spectacle morbide qui flotte devant moi. Ce n'est que quand les lumières de la pièce s'éteignent subitement que je sors de ma transe.

L'espace d'un instant, seules les tentacules des méduses brillent dans le noir. Puis le passage qui c'était ouvert tout à l'heure s'éclaire, m'invitant à quitter la pièce, seule.

 Puis le passage qui c'était ouvert tout à l'heure s'éclaire, m'invitant à quitter la pièce, seule

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— C'est quoi encore ce bordel ?

Alors que je pénètre dans la nouvelle pièce, mes yeux se posent sur trois grandes portes blanches. Un grand point d'interrogation noir est affiché sur chacune d'entre elles. De face, les portes semblent mener nulle part mais, en m'avançant vers celle de gauche, je me rends vite compte qu'elles sont en fait des entrées vers trois petites cabines de taille humaine et identiques en tous points.

Mes doigts effleurent avec délicatesse la surface dure et lisse de la première cabine quand je sursaute soudain. Le point d'interrogation qui était affiché sur la porte a laissé place à un message : « Choisis-moi ! ».

Intriguée, je retire ma main puis la repose, faisant jongler les deux messages sur l'étrange cabine. Le même phénomène se produit quand ma main se pose sur la deuxième porte, puis la troisième. Je crois qu'il faut que j'en choisisse une. Aucun moyen par contre de savoir ce qu'il se trouve à l'intérieur. Après ce qu'il vient d'arriver à Claudia, je ferais mieux de me méfier. Est-ce un piège ?

Je ne comprends vraiment pas ce que tout cela signifie. Quel est cet endroit ? Comment sommes-nous arrivées ici ? Pourquoi toutes ces épreuves ? Claudia est-elle vraiment... ?

Un bip strident vient couper court à mes réflexions. Une dalle de la salle affiche un compte à rebours accompagné d'un message :


CONSTANCE, À TOI DE CHOISIR.


Au même instant, les trois cabines s'entrouvrent, laissant apercevoir un néant d'obscurité à l'intérieur. Ok, c'est pas super rassurant. Mes yeux font des allers-retours entre le timer au mur et les trois portes qui me font face.

— Quand faut y aller...



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À vous de choisir...

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[Entrer dans la cabine de gauche]

Direction le chapitre 11.


OU


[Entrer dans la cabine centrale]

Rendez-vous en 12.


OU


[Entrer dans la cabine de droite]

On se retrouve en 13.

LE CUBE | Livre interactifWhere stories live. Discover now