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Non. Hors de question que je meure happée par un puit de merde sans fond. Pas après m'être enfin échappée de ce maudit cube.

— JA-MAIS DE LA VIIIIIE ! je hurle en même temps que mes bras se mettent à tirer de toutes leurs forces sur mes jambes.

— Constance ? C'est toi ?

Surprise, je relève la tête pour apercevoir le délégué. Le souffle court et les yeux plissés dans un effort de concentration, il surplombe l'étendue de boue et me scrute d'un air perdu.

— Tu as besoin d'aide ? demande-t-il.

— Non, non, je prenais juste un bain de boue, ça ne se voit pas ? Evidemment que j'ai besoin d'aide !

Je regrette instantanément mes mots. M'énerver ne m'assistera en rien à convaincre le délégué de bien vouloir me porter secours.

Légèrement déboussolé, Tomichou parcourt du regard les environs et je sens ses yeux se poser sur moi sans être capable de me discerner correctement. Je comprends alors qu'il ne doit pas y voir grand-chose sans ses lunettes. Ce qui explique également son état plutôt déplorable.

Plusieurs petites feuilles et brindilles ont trouvé refuge dans ses cheveux. Sa chemise bordeaux, dont la plupart des boutons ont été arrachés, laisse entrapercevoir un débardeur plus très blanc. Et les coutures au niveau de son épaule gauche menacent de laisser tomber la manche entière à tout moment. Quant à son pantalon, de la boue le couvre des pieds aux genoux, preuve de ses nombreuses chutes dans la terre humide de la jungle tropicale.

Heureusement pour moi, le garçon passe outre mon sarcasme idiot et s'empare d'une branche solide qu'il me tend. Puis, se servant d'un tronc comme appui, Tomichou réussit à me hisser petit à petit hors de la substance visqueuse.

L'espoir renait quand j'aperçois enfin mes jambes. Bientôt, mes mains frôlent à nouveau la terre ferme et je m'écroule sur le sol, épuisée.

— Ça va ? me questionne l'hispanique en soulevant mon corps.

À travers la cime des arbres, un rayon de soleil vient me réchauffer la joue et je souris bêtement. Je suis en vie.

Tomichou se met à rire légèrement.

— Je pensais être dans un sale état mais je vois qu'il y a pire que moi.

Mes membres sont encore tremblants de l'effort et je n'ai pas la force de renchérir. Ça ira pour cette fois Monsieur l'intello.


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Après ces retrouvailles, nous comprenons vite que notre parcours depuis cette histoire de votes a été similaire. Un dédale sans fin, une énigme sortie de nulle part et un choix à faire. En résolvant son énigme, le garçon a obtenu un indice : « Trouve la source ».

Nous nous mettons alors en quête de trouver un point d'eau et tombons finalement sur une rivière. J'en profite évidemment pour faire un petit bain et me débarrasser de la boue qui me recouvre le corps et les cheveux. Puis nous décidons de longer et remonter la rivière pour en trouver la source.

Trempée de la tête aux pieds, j'empoigne fermement la main de Tomichou.

— Tu n'as pas besoin de..., entame le délégué en retirant sa main avec gêne.

LE CUBE | Livre interactifWhere stories live. Discover now