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Je lis et relis la dernière entrée du journal avec attention, m'assurant de n'avoir raté aucune lettre avant de finalement sourire.

— Le phare ! C'est là qu'il faut aller ! Le message était caché dans le texte.

— D'accord mais comment on y va ? m'interroge Prunelle en contemplant de nouveau la carte. Il y a bien un phare indiqué mais sans boussole, nous ne pouvons pas nous repérer.

— Heureusement que je suis là alors !

Je joins le geste à la parole en brandissant la boussole gagnée plus tôt. Mais ma fierté s'estompe bien vite quand je me penche sur les coordonnées.

— Tu sais t'en servir ? s'impatiente ma sœur.

— Bien sûr... On met l'aiguille rouge vers le Sud. Ah non, le Nord ! Et la carte... euh...

— Donne-la-moi.

Je la dévisage avec étonnement. Cette crevette ne sait probablement même pas ce qu'est une boussole.

— Donne, insiste-t-elle. J'ai assez regardé Koh Lanta pour savoir comment ça marche.

Je reste silencieuse alors que l'enfant se concentre sur le petit cadran et son aiguille. Elle tourne un peu sur elle-même puis pose l'objet et place la carte à côté. Elle s'y reprend à plusieurs fois avant d'être satisfaite de son orientation.

— Voilà ! s'exclame-t-elle en admirant son travail.

Puis son bras se lève vers l'étendue d'eau sur laquelle le soleil commence à descendre peu à peu.

— Notre cap est par là !

Je ne peux m'empêcher d'être impressionnée par ma petite sœur.

— Prunelle, tu es un génie.


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La barque avance lentement mais sûrement tandis que je rame modérément pour ne pas m'épuiser. Prunelle semble maitriser l'utilisation de la boussole avec brio. L'objet fait d'ailleurs preuve d'une immense utilité dans cette vaste étendue de bleu. Nous ne manquons pas de surveiller également les eaux, anxieuses de voir surgir un aileron ou quelque autre vision horrifique.

Puis la nuit finit par tomber et le vent avec lui, nous laissant seules sur une mer calme, facile à naviguer, mais d'un noir complètement opaque. La lampe torche trouvée dans le sac de l'aventurier est notre seul réconfort alors que nous sommes guidées par l'aiguille de la boussole.

— Constance ? m'interpelle Prunelle après un long moment de silence. Tu crois qu'Amaury va bien ?

Décontenancée par sa question innocente, je ne trouve pas tout de suite les mots.

— Je... Oui, certainement...

Tout en ramant d'un geste devenu mécanique, j'observe ma sœur sourire, visiblement soulagée et un pincement me saisit le cœur.

— Il est cool, je l'aime bien, déclare-t-elle alors.

Ma relation avec Prunelle a toujours été houleuse mais ma petite sœur s'est toujours bien entendu avec Amaury. Il faut dire que c'est un grand gamin et cela a l'air si facile quand on le voit à l'œuvre. J'en serais presque jalouse.

LE CUBE | Livre interactifWhere stories live. Discover now