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Sans réfléchir plus longtemps, je m'élance en avant et saisis fermement la surface lisse de l'objet. Le garçon relâche alors son emprise en hochant sensiblement la tête comme pour m'encourager. Son visage a beau me dire que j'ai pris la bonne décision, je vois la déception submerger son regard océan.

— Surtout restez ensemble, nous conseille-t-il avec un air d'adieu.

Mais je n'ai pas dit mon dernier mot ! Qui a dit que je ne pouvais pas sauver et la boite et le garçon ?

Le regard concentré sur mon objectif, je balance le cube qui atterri droit sur Amaury puis tends de nouveau mon bras en avant. Surpris, Tomichou saisit cependant ma main sans trop de délai et j'entreprends de le hisser vers nous.

Soudain, je m'arrête dans un sursaut. À côté de moi, l'asiatique pousse un cri effroyable alors que je contemple avec stupeur le visage du délégué. Surgissant de nulle part, un pic est venu s'insérer sous sa mâchoire, traversant son crâne de part en part.

Horrifiée, je lâche aussitôt son bras qui se met à se balancer dans l'air le long de son corps. Là, suspendu par la tête à plusieurs mètres du sol, avec ses membres ballants, son visage sanglant et ses lunettes tordues, le garçon semble nous jauger d'un mauvais œil.

— Tom... il est... il est m-m-mort...

À l'entente de la voix étrangement aigüe de Clauporte, je me tourne aussitôt vers elle. Ses mains tremblent alors qu'elle dirige ses yeux exorbités dans ma direction.

— Tu l'as tué ! rugit-elle.

Au même moment, je la vois bondir sur moi, prête à m'étrangler. Je ne me laisse pas faire et sors les poings. Je m'apprête à la repousser d'un bon coup dans le ventre quand Amaury intervient pour nous séparer.

— Ce n'est la faute de personne, clame-t-il en nous maintenant à l'écart l'une de l'autre. Et ce n'est certainement pas comme ça qu'on va réussir à sortir d'ici. Alors à moins que vous n'ayez envie de mourir aussi, vous avez plutôt intérêt à vous calmer et à avancer.


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La seule issue disponible est un passage sombre de la taille d'une bouche d'égout, s'enfonçant dans le sol et ressemblant fortement à l'un de ces toboggans pour enfants. Sauf que là, impossible de savoir où ou sur quoi il débouche.

— Chouette ! Qui veut se lancer en premier ?

Malheureusement, ma blague fait chou blanc. Amaury s'avance avec sérieux et nous conseille de descendre juste après lui.

Quand c'est à mon tour, je lance un dernier regard en arrière avant de m'engouffrer dans le toboggan obscur. Je suis immédiatement plongée dans le noir complet alors que mon corps chute à toute vitesse. Puis la trajectoire se redresse. Je ralentis et aperçois la lumière éclairer mes pieds juste avant que ceux-ci n'atteignent le bout du parcours.

Mes talons rencontrent un sol plat et je me tortille pour m'extirper du petit tunnel. Devant moi, Amaury m'adresse un regard inquisiteur. J'acquiesce légèrement pour lui faire comprendre que je vais bien puis mon attention se tourne vers notre nouvel environnement.

La pièce est la même que les autres. Carrée, blanche, fermée, à une exception près : un demi pilier se dresse en plein milieu de la salle.

— Là, regardez ! s'exclame soudain Prunelle en pointant le dessus du pilier.

LE CUBE | Livre interactifWhere stories live. Discover now