GAGNANT WATTYS 21 catégorie Joker ⭐
Cela vous est-il déjà arrivé de vous réveiller dans une pièce blanche et complètement vide, sans aucun souvenir de comment ou pourquoi vous avez atterri ici ?
Eh bien, c'est ce que va vivre, dans quelques instant...
La porte claque soudain derrière moi et je me retrouve à avancer à tâtons dans l'obscurité la plus totale. Quand mes mains touchent enfin ce qui semble être le fond de la cabine, je ne trouve aucune issue. Mes gestes se font de plus en plus rapides alors que la panique commence à me gagner. Suis-je piégée ?
— Aïe !
Je porte instinctivement mon index à ma bouche et un goût de sang atteint mes papilles. Je ne sais pas ce qui se trouve dans cette maudite cabine mais ça pique. Je n'ose d'ailleurs plus toucher à quoi que ce soit.
— Vous voulez pas allumer la lumière ? Sérieusement, on n'y voit rien là-dedans ! Faudra vraiment penser à changer d'architecte !
Comme une entente à mes prières, un spot s'allume soudain au-dessus de moi et j'aperçois enfin l'intérieur de la cabine. Les parois sont complètement lisses à l'exception du mur du fond sur lequel un objet est accroché. Face à moi se trouve un petit canif, exposé lame en l'air. Voilà donc le coupable !
Heureusement, je n'aperçois qu'une petite pointe de liquide rouge qui perle sur mon index. Rien de grave. Rassurée, je m'empare alors du couteau et entend la porte de la cabine se rouvrir derrière moi. De retour dans la salle aux dalles blanches, Clauporte m'accueille de sa voix de petite fille niaise.
— Constance ! Dieu merci ! J'ai cru que je t'avais perdue !
Je constate avec surprise que la première de la classe a l'air véritablement soulagée de me voir. Signifierai-je enfin quelque chose à ses yeux ou était-elle juste terrifiée à l'idée de se retrouver à nouveau seule ?
— Qu'est-ce que tu as trouvé ? s'empresse-t-elle de me demander.
Je brandis le canif et ne peut m'empêcher de rire en voyant ma camarade reculer d'un pas à mon geste. C'est alors que je remarque l'objet qu'elle tient dans les mains : un balai en bois. D'accord...
— Je ne sais pas à quoi tout ça va nous servir, mais le passage vers la prochaine salle s'est ouvert, m'informe l'asiatique.
Nous échangeons un dernier regard avant de poursuivre notre chemin, balai et couteau à la main.
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— Oh, quelle surprise ! Un nouveau cube tout blanc, je m'y attendais pas !
Malheureusement pour moi, ma coéquipière du jour n'a visiblement aucun sens de l'humour. Pire encore, elle me fait signe de me taire.
— Chut ! J'ai entendu quelque chose. On dirait une sorte de... grognement ?
Je tends à mon tour l'oreille mais n'entends rien. De son côté, Clauporte semble sûre d'elle.
— Je crois que c'est un chien.
— Quel genre de chien ?
— Ce genre, dit-elle en levant un doigt tremblant au-dessus de mon épaule.
Au fond de la pièce, une dalle coulisse lentement pour dévoiler un canidé à l'allure peu commode. D'abord une patte sombre aux griffes épaisses puis des babines retroussées. Le molosse tente de se glisser dans l'ouverture créée mais sa grande taille lui fait défaut. Piqué à vif par cette situation frustrante, l'animal nous montre les crocs.
À côté de moi, Clauporte gémit.
— Ne me dis pas qu'on va devoir affronter cette chose.
Mouais... C'est pas cette peureuse et son balai qui vont pouvoir m'aider sur ce coup. J'ai plutôt l'impression que je vais devoir me débrouiller toute seule. Quoi que, elle ferait un bon bouclier...
— Oh non ! Ça s'ouvre ! beugle ma camarade en se cachant derrière son balai.
Tandis que je resserre mon étreinte sur le petit canif, la dalle adjacente à la première se met à coulisser. Le chien aboie. Il réussit à faire passer une autre patte puis sa tête entière. Quelques secondes plus tard, le molosse se libère enfin et se jette droit sur moi. Il faut agir, et vite !
