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Ni une ni deux, je m'élance vers le premier arbre que j'aperçois, entrainant le délégué à ma suite.

— Qu'est-ce que tu fais ? m'interroge celui-ci avec panique.

— Grimpe !

Je m'agrippe sans mal aux branches biscornues de l'arbre exotique, gravissant avec rapidité son large tronc, et tends une main à Tomichou qui peine à me suivre. Claudia a disparu de mon champ de vision mais le léopard continue de foncer droit sur nous.

Je hisse le garçon jusqu'à moi avant de continuer mon ascension. Nous sommes tous deux à plus de deux mètres du sol quand l'animal parcourt les derniers mètres qui nous séparent. Pourquoi ne ralentit-il pas ? Va-t-il essayer de sauter jusqu'à nous ?

— Constance, m'interpelle Tomichou en se rapprochant de moi, le souffle court. Les léopards peuvent grimper aux arbres.

— Quoi ?

Alors que je me tourne vers lui avec horreur, l'hispanique m'offre un sourire mi-amusé, mi-triste. Merde. On est cuits.

Je suis encore en train de réaliser l'erreur que j'ai commise quand une main saisit soudain ma nuque et un souffle chaud me caresse le visage. L'instant suivant, des lèvres douces s'emparent des miennes avec une avidité maladroite. Je n'ai pas vraiment le temps de comprendre ce qui m'arrive que Tomichou se retire et me dévisage de ses yeux si bleus.

— Je suis désolé, s'excuse-t-il avec honte envers son propre geste. Ne reste pas là. Cours le plus loin possible et cache-toi.

Sous le choc, j'aperçois comme au ralenti le garçon sauter sur le félin qui s'élance sur le tronc. Les deux corps s'entrechoquent violemment et finissent leur course contre le sol terreux. En moins d'une seconde, le léopard se redresse et bondit sur l'adolescent, refermant d'un coup sec sa mâchoire sur son cou. Horrifiée, je détourne le regard. Je sens mes yeux s'humidifier mais n'ai pas le temps de m'apitoyer sur le sort de mon camarade. Ses derniers mots résonnent encore dans mon esprit. « Ne reste pas là. Cours le plus loin possible et cache-toi ».

Poussée par mon instinct de survie, je fais le tour de l'arbre, saute et détale à toute vitesse. Heureusement pour moi, l'animal, occupé par sa proie, ne me prête pas attention et me laisse filer. Je continue pourtant à courir jusqu'à atteindre un immense arbre au tronc creux. Je m'y engouffre sans perdre de temps et me laisse tomber au sol.

Je ne sais combien de temps je reste là, recroquevillée entre les parois d'écorces, des larmes chaudes dévalant mes joues

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Je ne sais combien de temps je reste là, recroquevillée entre les parois d'écorces, des larmes chaudes dévalant mes joues. Je ne comprends rien. J'ai toujours détesté Tom Martinez et il ne se privait pas pour me rendre la pareille. Alors pourquoi ? Pourquoi se sacrifier pour moi ? Est-ce qu'il... Ma question se meurt tandis que mes doigts se déposent sur ma bouche. Sérieusement ?

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