Chapitre 51

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Quand je rouvre les yeux, la lumière m'aveugle. Je mets du temps à réaliser où je me trouve. Mes doigts effleurent le drap gris, et je me rends compte que les miens sont... blancs. La domestique a donc changé mes...

Un bras se referme autour de ma taille et m'attire contre un torse dur. Oh.

Nous devrions terminer ce qu'on a commencé.

Je jette un coup d'œil à l'horloge murale. Quatorze heures. Il est quatorze heures ! Je me redresse vivement, le coeur battant à tout rompre. Quand je tourne la tête, Eros grommelle et roule sur le ventre.

— Arynn...

Je ne sais pas s'il dort encore, mais il vient de murmurer mon prénom. C'est suffisant pour le faire perdre les pédales. Je lui prends le bras et le secoue.

— Eros. Il est quatorze heures. Réveille-toi.

Et là, c'est comme s'il venait de sursauter. Il se redresse d'un coup, et ouvre les yeux, le visage encore ensommeillé.

— Quatorze heures ?

— J'ai manqué l'épreuve de ce matin.

— Mais la finale est ce soir. Pas de panique.

Sa main repose sur ma taille et je fronce les sourcils.

— Mais j'ai raté une épreuve.

— Tu as gagné celle de culture générale, marmonne-t-il.

Il enfouit sa tête dans mon cou et moi, je réfléchis à mille à l'heure.

— Ça ne change rien ?

— Sir Caster l'a dit. La gagnante de cette épreuve est directement qualifiée en finale.

— Il n'a pas dit ça, je rétorque, sûre de moi.

— Pourquoi crois-tu que Kereya était furieuse ? Tu as dû rater ses paroles, mais je t'assure que tu es toujours en lice.

— Et cette finale, qu'est-ce que c'est ?

— Un bal, il me semble.

— Encore !?

Il hausse les épaules. Visiblement, Monsieur n'est pas du matin. Il me pousse contre le matelas, et resserre sa prise autour de moi.

— Arynn... Arynn, Arynn, Arynn.

— C'est moi.

Il pousse un soupir et je réalise alors pleinement la situation. Il est nu, contre moi, qui suis... Aussi presque nue, et nous avons fait des choses... Peu catholiques, qui ne sont pas du tout sérieuses pour des gens de notre rang.

Et honnêtement, je m'en fiche. Je n'arrive pas à réaliser la situation. Je suis dans le lit d'Eros. Dans la chambre d'Eros. Avec Eros. Sous Eros.

Il dépose un baiser dans mon cou et je pousse un soupir. Quelques semaines auparavant, j'étais encore invisible du monde extérieur. Et aujourd'hui, tout est différent.

Trois coups toqués nous interrompent. Eros se fige au-dessus de moi tandis qu'une voix, la voix qui gâche toujours tout, résonne de l'autre côté :

— Garde royale ! Ouvrez la porte !

Des ricanements se font entendre. Rewind est pathétique. Et je crois qu'Eros pense la même chose. Il se redresse, enfile son bas avant de se diriger d'un pas nonchalant vers la porte.

Il l'ouvre, et tombe sur une Morgan et un Rewind riant aux éclats.

Ce dernier reprend un peu de contenance en faisant le salut militaire.

𝐋𝐞 𝐉𝐞𝐮 𝐝𝐞𝐬 𝐑𝐨𝐬𝐞𝐬 | TOME 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant